Acheter des devises étrangères avant de partir de vacances ou pour gagner de l’argent en mettant à profit les écarts de cours est à la portée des particuliers. Quel que soit le cas de figure, mieux vaut comprendre les grandes lignes du marché des devises pour être sûr d’acheter (ou de vendre) ses devises au meilleur prix.
Le premier élément à garder en mémoire est que les devises n’ont de valeur que par paire, c’est-à-dire l’une par rapport à l’autre.
Acheter des devises : le fonctionnement du marché
Le marché des changes (Forex) est le plus actif de la planète. Chaque jour, les acteurs économiques (banques, entreprises, etc.) y échangent l’équivalent de 5 100 milliards de dollars, d'après les chiffres de la Banque des règlements internationaux (BRI). Le régime des changes flottants qui s’est généralisé depuis 1970 et le trading à haute fréquence ont contribué au développement de transactions qui se déroulent 24 H/ 24 du dimanche soir au vendredi soir.
Contrairement à la Bourse, les transactions se font de gré à gré à travers des plateformes d’échanges électroniques. Les devises sont cotées en temps réel les unes par rapport aux autres. Car les achats et les ventes ne fonctionnent que par paires (cross). Un euro ou un dollar n’ont pas de valeur « en soi », mais seulement par rapport à une autre devise.
La valeur des monnaies évolue en fonction de la situation économique des pays ou des relations internationales. Ainsi, en cas de tensions géopolitiques, les investisseurs achètent souvent du yen et du franc suisse, considérés comme des devises refuges.
Autre particularité du Forex : les paires de devises font l’objet d’une double cotation avec un prix de vente et un prix d’achat :
- représenté par la cotation la plus haute, le prix de vente est appelé « bid » (« offre ») ;
- représenté par la cotation la plus basse, le prix d’achat est appelé « ask » (« demande »).
Acheter des devises pour spéculer
Certains sites spécialisés proposent de spéculer sur le Forex en tirant profit des écarts de cotation entre les paires de devises. Comme l’Autorité des marchés financiers (AMF) l’a rappelé à plusieurs reprises, ce type d’investissement est réservé aux particuliers avertis.
Avant d’investir, il est nécessaire de s’assurer que le courtier est agréé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Les opérateurs domiciliés dans une contrée exotique (Chypre, etc.) doivent susciter la méfiance.
Le Forex permet aux investisseurs de négocier des paires de devises et de gérer l’exposition au marché avec l’utilisation d’un effet de levier. Cet outil est à utiliser avec une grande prudence. Il consiste à utiliser de l'endettement pour augmenter sa capacité d'investissement. C’est une arme qui peut se retourner contre l'utilisateur en cas de pari malheureux.
De façon générale, les investisseurs peu avertis ont intérêt à se méfier du trading « intraday » dont l’objectif est de profiter des petites variations de cours se déroulant dans une journée.
Acheter des devises avant de partir en voyage
Il est rassurant d’avoir en poche de quoi faire face aux premières dépenses (taxi, etc.) quand on quitte la zone euro. Autant acheter de petites coupures, utiles pour les dépenses du quotidien. Certaines officines s’engagent à reprendre le reliquat de billets non utilisés lors d’un voyage.
Les commissions prélevées par les bureaux de change varient fortement d’une officine à l’autre et les voyageurs ont intérêt à faire jouer la concurrence. Comme les bureaux de change, les banques facturent des commissions.
À noter : les banques ont rarement des coupures étrangères en stock. Aussi est-il préférable de programmer son achat à l’avance, si possible à un moment où le cours de change est favorable.
Bon à savoir : les bureaux de change font périodiquement des promotions en ligne afin de diminuer leur stock de devises. Certaines enseignes assurent la livraison des devises à domicile grâce à des livreurs spécialisés.
Dans bien des cas, retirer des devises à l’étranger est une bonne solution, les détenteurs de carte haut de gamme étant dispensés des commissions de change à condition d’utiliser les DAB maison ou ceux de réseaux partenaires.
Attention : ce sont les émetteurs de cartes (Visa, Mastercard, etc.) qui déterminent le taux de change lors des opérations de retrait. Ils enregistrent la transaction au cours s’appliquant au moment de la compensation et non du paiement, ce qui peut parfois réserver des surprises.
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