Une obligation remboursable en action (ORA) est une obligation convertible qui ne sera pas remboursée en espèces, mais en titres de la société émettrice, et ce, uniquement à son échéance.
Pour un investisseur, le principal avantage des ORA est qu’elles délivrent un rendement généralement supérieur à celui de l'action sous-jacente.
Leur principal inconvénient tient à leur manque de liquidité et au risque de voir le cours de l’action sous-jacente s’effondrer.
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Mécanisme des obligations remboursables en actions
Contrairement aux obligations convertibles en actions, les ORA sont remboursées par remise d'actions de la société émettrice selon une parité définie dans le contrat d’émission. Cette opération d’échange est seulement réalisable à l’échéance de l’emprunt.
Le souscripteur prend le risque de se retrouver à l’échéance avec des actions dont la valeur sera inférieure à la somme souscrite en obligation en cas de baisse du cours.
En contrepartie, il jouit d’une rémunération supérieure à celle que lui aurait rapportée la détention directe d’action durant la période où il est « obligataire », c’est-à-dire avant la conversion.
Bon à savoir : les ORA peuvent aussi être émises avec un remboursement en titres d'une filiale cotée.
Pendant la durée de vie du titre, le porteur reçoit les coupons liés à la détention de l'obligation. Le taux d'intérêt des ORA est souvent moindre que celui des obligations conventionnelles, car l'espérance de gain finale est plus élevée (si le cours de l’action sous-jacente monte) que dans le cas d’une émission classique.
Fiscalement, les ORA sont considérées comme des obligations jusqu'à leur remboursement. Ensuite, elles considérées comme des actions.
Bon à savoir : les revenus des obligations (intérêts et primes de remboursement) font l'objet du prélèvement forfaitaire unique (PFU) lors de leur versement, au taux global de 30 % (12,8 % au titre de l'impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux). Il est ensuite possible d'opter pour une imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu si celui-ci s'avère plus avantageux que l'imposition au PFU.
Intérêt des obligations remboursables en actions pour les investisseurs
Pour un investisseur, l’ORA permet de parier sur le redressement futur d’une entreprise en percevant un intérêt supérieur au rendement de l’action sous-jacente durant la durée de vie obligataire.
Dans la mesure ou une entreprise peut émettre des obligations, et les rembourser avec les actions d'une autre société du même groupe, souscrire à une ORA permet éventuellement de se désengager de la société A pour finir actionnaire de la société B. Cette logique ne sera évidemment lucrative que si le potentiel de la société B est suffisant pour que la valeur de l’action sous-jacente s’apprécie.
Bon à savoir : l’action servant à l’échange pré-existe à l’émission de l’ORA. Elle n’est pas créée à l’occasion de la décision d’échange du porteur. Les actions sont déposées auprès d’une banque. À l’échéance, celle-ci garantit de fournir ces titres aux détenteurs d’ORA, ce qui confère à ces titres une certaine forme de sécurité.
Obligations remboursables en actions : les risques des investisseurs
Le risque principal encouru par le porteur d’une ORA est que le cours de l’action à l’échéance soit inférieur à la somme souscrite en obligation. Le potentiel de valorisation de l’action est donc déterminant dans le choix d’une ORA. Plus la durée de l’obligation est longue et plus ce risque est difficile à évaluer. Au final, une perte en capital est donc possible. Si c’est le cas, le cours de l’ORA s’ajustera et le rendement cumulé durant la vie du titre ne compensera pas forcément la moins-value finale.
L’autre inconvénient majeur des ORA est leur manque de liquidité, ce qui explique leur succès mitigé.
Bon à savoir : il arrive que des ORA n'aillent pas jusqu'à leur échéance et que des entreprises proposent aux porteurs de les rembourser plus tôt que prévu. Les investisseurs ne sont pas obligés de souscrire à cette proposition, mais peuvent avoir intérêt à le faire, par exemple si le prix de l’action sous-jacent s’est envolé ou si, a contrario, ils craignent de le voir chuter.
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