Les obligations à bons de souscription d'actions (OBSA) sont des obligations émises par des entreprises privées et non par des établissements financiers.
Un ou plusieurs bons de souscription sont attachés à l'OBSA. Ils donnent la possibilité au porteur d'acheter, à une date et à un prix convenus d’avance, des actions émises ultérieurement.
Les obligations et les bons de souscription sont cotés séparément. Le porteur peut donc vendre son titre obligataire et/ou ses bons de souscription s’il y trouve intérêt.
OBSA : mécanisme
Techniquement, les OBSA sont des valeurs dites « composées » avec, d’un côté, une obligation ordinaire, et de l’autre, un bon de souscription d'actions (BSA).
Dans beaucoup de cas, le BSA permet de souscrire à une action, mais les parités peuvent être plus complexes, plusieurs bons étant par exemple nécessaires pour pour obtenir une action.Quelle que soit la parité, le(s) bon(s) permet(tent) de souscrire à une augmentation de capital à un prix prédéfini. Le souscripteur d’une OBSA est donc à la fois un investisseur obligataire et un actionnaire potentiel de la société émettrice.
Les BSA donnent le droit d’acquérir des actions à un ou plusieurs prix, dans les conditions et délais spécifiés par un contrat d'émission. Pratiquement, l'obligation et le bon de souscription sont cotés séparément.
À l’échéance, si le prix d’exercice est inférieur à celui de l’action, le souscripteur a intérêt à exercer le bon puisqu’il pourra acheter une action à bon compte. Dans l’hypothèse inverse (si le prix d’exercice est plus élevé), il n’aura pas intérêt à exercer le bon qui perdra alors toute valeur.
Exemple : un BSA acheté 15 € donne la possibilité d’acheter une action à 190 € dans les 2 ans. Si le prix de l’action est aujourd’hui de 160 €, il n’est pas intéressant d’exercer le bon puisque je paierai 205 € (190 € + 15 €) une action qui n’en vaut que 160. Si, en revanche, le prix de cette action passe à 240 € d’ici à un an, j'aurai intérêt à exercer le BSA, puisqu’il permettra d’acheter à 190 € une action qui en vaut 240 et donc de réaliser 50 € (240 € - 190 €) de plus-value sur chaque titre.
Bon à savoir : le mécanisme des OBSA peut évoquer celui des obligations convertibles (OC), mais il s’en différencie dans la mesure où, dans le cas des OC, l’émission d’actions nouvelles se substitue aux obligations précédemment émises.
Avantages des OBSA
Pour l’investisseur, les OBSA sont d’une grande souplesse.
Elles permettent plusieurs types d’opération selon l’évolution des marchés financiers :
- vendre l’obligation et le bon de souscription attaché ;
- conserver l’obligation et le bon de souscription ;
- vendre l’obligation et conserver le bon de souscription ;
- conserver l’obligation et vendre le bon de souscription ;
- vendre l’obligation et exercer le bon de souscription.
En contrepartie de cette souplesse, les OBSA, pour leur composante obligataire, servent un taux d’intérêt relativement bas par rapport aux emprunts traditionnels. De son côté, la valeur des BSA évolue selon les cours boursiers.
Pour leur composante action, le principal avantage des OBSA est de permettre au souscripteur d’être intéressé à la hausse d’une action sans avoir à investir la même somme que s’il achetait directement les titres de l’émetteur.
OBSA : utilisation
Ces titres hybrides permettent de mettre en place différentes stratégies selon les anticipations boursières du souscripteur. Dans les grandes lignes :
- Il peut céder les bons de souscription et conserver les obligations s’il parie sur une baisse des taux d’intérêt.
- Il peut vendre les obligations et garder les bons, s’il mise sur la hausse du cours de l’action.
- En période de trouble boursier, il a aussi la possibilité de conserver les obligations et les bons afin de se couvrir sur les 2 compartiments de marché.
Les bons de souscription amplifient mécaniquement les évolutions du cours de l’action. En clair, à chaque fois que le cours de l’action varie à la hausse ou à la baisse, le bon suit avec une amplitude démultipliée. Cette hyper réactivité permet aux investisseurs de profiter d’un effet de levier. Attention : il joue dans les deux sens.
Bon à savoir : il existe également des obligations à bon de souscription d'obligation. Le principe est le même qu’avec les OBSA, à cette différence près que les bons de souscription donnent la possibilité de souscrire non pas à une action, mais à une nouvelle obligation à des conditions connues d’avance. Comme dans le cas des actions, le bon est coté séparément de l'obligation.