Obligation convertible

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Une obligation convertible (OC) donne à son détenteur le droit (mais pas l’obligation) d'être échangée contre une ou plusieurs actions durant une période déterminée. C'est donc une obligation classique, enrichie par une option d'achat sur les actions nouvelles de l'émetteur.

Les OC, dont la durée de vie peut aller jusqu'à 7 ans, permettent de profiter de la hausse des marchés d'actions tout en offrant une protection à la baisse grâce à leur partie obligataire (versement d'un coupon au montant connu d'avance).

Le marché des OC (aussi appelé marché de la « dette convertible ») rencontre un succès grandissant auprès des entreprises technologiques américaines.

À quoi servent les obligations convertibles ? 

Les OC donnent le droit d’échanger l’obligation contre un certain nombre d’actions de la société selon un ratio de conversion déterminé initialement.

Pour les investisseurs, les OC apportent une perspective de plus-value si le cours de l'action sous-jacente franchit un niveau fixé lors de l'émission. Si ce n'est pas le cas, l'investisseur récupérera sa mise initiale à travers les intérêts servis par l'OC. Le seul risque réel est la faillite de l'émetteur, ce qui rend le marché sélectif.

Pour les entreprises, l'émission d'OC peut notamment permettre de constituer une réserve de trésorerie permettant le financement d'opérations de croissance externes. 

Types d'obligations convertibles

On distingue 3 types d’obligations convertibles :

  • celles de type action, calibrées pour suivre leur action à la hausse comme à la baisse, bien adaptées à un profil offensif ;
  • celles typées plus obligataires, moins volatiles et destinées une stratégie défensive ;
  • les mixtes qui régissent plus timidement à la hausse de l'action support mais qui résisteront mieux en cas de chute du marché grâce à leur composante obligataire. Elles sont adaptées à une stratégie équilibrée.

Émission des obligations convertibles

Les obligations convertibles en actions sont émises par des entreprises sur décision de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires.

À noter : en Europe, l’encours des obligations convertibles représente de 120 à 130 milliards de dollars, mais les volumes d'émissions ont fléchi début 2018, notamment en raison d’une sélectivité accrue des investisseurs.

Il s’agit d’obligation classique à laquelle est ajoutée une option de conversion. Cette option donne au porteur un « call » (option d’achat) lui permettant de convertir l’obligation en actions nouvelles. Ces actions seront émises par la société lors de la conversion selon des conditions déterminées d'avance.

Les sociétés ont pour habitude d'émettre des obligations d'un nominal assez élevé et coïncidant rarement avec la valeur de leurs titres (actions). Raison pour laquelle un ratio de conversion fixe le nombre d’actions que l’investisseur peut obtenir en contrepartie d’une OC. Le plus souvent ce ratio est fixe (par exemple 3 actions pour une obligation).

Vie des obligations convertibles

La durée de vie des obligations convertibles s'étage généralement entre 2,5 et 7 ans. Elles sont remboursées à un prix déterminé à l'avance. S'y ajoute fréquemment un bonus s'ajoutant au nominal.

Pendant sa durée de vie, l'OC verse un coupon régulier calculé à partir d’un taux d’intérêt pouvant être fixe, variable, indexé, flottant ou révisable. Lorsque la conversion est effectuée, les intérêts ne sont plus dus. Le détenteur a droit aux dividendes de l’action support.

Bon à savoir : le taux de la composante obligataire d’une obligation convertible est moins important que celui attaché à une obligation classique (environ 1/3 de moins). C’est logique puisque l’émetteur minore ce taux en contrepartie d’une option de conversion pouvant générer des gains importants.

Obligation convertible : ratio risque/rentabilité attractif

Pour un investisseur, l’obligation convertible permet d’obtenir un ratio risque/rentabilité attractif. La rentabilité qu’il peut attendre se compose d’une partie fixe et d’une partie aléatoire :

  • la partie fixe lui assure un taux de rendement actuariel. Dans le pire des cas (sauf faillite du créancier) le cours de l'OC se résumera à sa valeur actuarielle. À terme, elle sera remboursée au prix convenu ;
  • la partie aléatoire dépend de plus-value éventuelle pouvant être obtenue lors de la conversion du titre, puis de sa revente.

Bon à savoir : des opérations financières peuvent  concerner les actions durant la vie de l'OC : division du titre, augmentation de capital avec droit de souscription, etc. Une division du prix de l'action peut donc modifier la parité requise pour convertir l'OC en actions.

Du fait de sa nature hybride, la valeur d'une OC évolue selon la tenue de ces 2 marchés de référence. Généralement :

  • la valeur de l'option d'achat augmente avec la hausse de l'action sous-jacente  ;
  • la valeur de l'obligation est sensible à l'évolution des taux de marché : quand ils baissent, la valeur de l'obligation augmente et réciproquement. Toutefois, le prix des actions ayant tendance à progresser lorsque les taux montent, les pertes réalisées sur la partie « obligation » sont compensées par le gain sur la partie « action ».

L’achat d’obligations convertibles est notamment indiqué lorsque les valorisations des actions se trouvent au-dessus de leur moyenne historique, car elles apportent une protection en cas de chute des marchés.

De façon générale :

  • si le cours de l'action est inférieur au cours de l'obligation, le souscripteur n’a pas intérêt à convertir le titre ;
  • si le cours de l'action est supérieur au cours de l'obligation, le souscripteur à intérêt à convertir l’obligation.

Les OC peuvent être converties à tout moment, ce qui n’exclut pas, pour l’émetteur, la possibilité d’instaurer un différé de conversion en début de vie de l’obligation. La conversion peut parfois être suspendue pendant une durée maximale de 3 mois en cas d’événement capitalistique important (fusion, etc.).

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