Produits dérivés

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Homme concentré 123RF / nyul

Un produit dérivé est un instrument financier dont la valeur varie en fonction de l’évolution d’un actif appelé sous-jacent.

Initialement, les produits dérivés ont été créés pour que les entreprises puissent se couvrir contre plusieurs risques : marché, liquidité, contrepartie, risque politique...

Leur rôle a été mis en cause lors de la crise financière de 2008.

L'encours des produits dérivés est colossal puisqu'il représente plus de 10 fois le PIB mondial.

Marché des produits dérivés

Le marché est divisé en 2 parties : d’un côté, le marché « cash » où les actifs se paient au comptant et de l’autre le marché dérivé où le règlement s’effectue à une date future.

Les produits dérivés sont négociés sur des marchés de gré à gré ou sur des marchés organisés.

Il s’agit d’un contrat entre 2 parties, un acheteur et un vendeur, basé sur le comportement d’un actif sous-jacent. Ce sous-jacent peut être une action, un indice, une monnaie, un taux d’intérêt, une matière agricole, un métal…

Par ordre décroissant, la Bourse de Paris permet d’échanger 3 grandes catégories de dérivés :

  • les futures et options sur indice (CAC 40) ;
  • les options sur actions ;
  • les produits agricoles (dont le blé, le maïs et le colza).

La majorité des transactions (+ ou - 80 %) sur les dérivés se déroulent de gré à gré, c'est à dire bilatéralement entre deux parties et non pas à travers un marché organisé.

Bon à savoir : en 2014, la valeur notionnelle des dérivés (valeur faciale stipulée sur les contrats) s'élevait à 800 000 milliards de dollars, ce qui équivaut à plus de 10 fois le PIB mondial.

Produits dérivés : principaux types

Les produits dérivés forment une famille extrêmement diversifiée. Elle comprend : les options, les contrats à termes sur actions, les CFD, les trackers, les warrants, les certificats, les contrats (Futures) et les bons de souscriptions.

Les 3 catégories les plus importantes sont les options, les warrants et les contrats à terme.

Les options

Cet instrument financier donne à une partie le droit (pas l’obligation) d’acheter (call) ou de vendre (put) un sous-jacent à un prix (strike) donné dès le départ et valable pour une période donnée (1 jour à 15 ans).

En contrepartie de l’achat de cette option, l’acheteur verse une prime au vendeur. Elle correspond au prix de l’option. Contrairement au « strike », la valeur de cette prime évolue durant la durée de vie de l’option.

À l’échéance, l’acheteur du contrat a le choix d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent au prix convenu. Si les conditions de marché lui sont favorables l’acheteur, peut décider d’exercer son doit à l’achat ou la vente. Dans ce cas, le vendeur du contrat a l’obligation de vendre ou d’acheter l’actif sous-jacent dans le respect des conditions fixées au départ.

Les warrants

C’est un instrument financier émis par un établissement bancaire et non par des cocontractants comme dans le cas d’une option.

Dotés d’un effet de levier, les warrants sont négociés en Bourse. Ils donnent au porteur le droit, mais non l’obligation, d’acheter (warrant call) ou de vendre (warrant put) un actif sous-jacent à un prix déterminé à l’avance, ou jusqu’à une date donnée (échéance). Passé cette limite, le droit du porteur cesse d’exister.

Pour acheter un warrant, un investisseur paye une prime qui est, dans la très vaste majorité des cas, très inférieure au prix de l’actif sous-jacent. Contrairement à une option, il n’est pas possible de vendre un warrant à découvert.

Rappel : la vente à découvert consiste à vendre un actif qu’on ne possède pas avec l’espoir de racheter moins cher, suite à une baisse des cours.

Les contrats à terme (futures)

Ce sont des produits standardisés permettant d’acheter ou de vendre la quantité déterminée d’un actif sous-jacent à une date d’échéance et à un prix convenu d'avance. Contrairement aux options et aux warrants, les contrats à terme constituent un engagement ferme : l’acheteur s’engage à acheter l’actif sous-jacent au prix convenu à la date d’expiration. De son côté, le vendeur doit livrer l’actif sous-jacent ou son équivalent en espèces à l’échéance.

Avec cette formule, les investisseurs anticipant la hausse du sous-jacent prennent une position longue, les engageant à l'acquérir alors que les vendeurs, qui font le pari inverse, prennent une position courte les contraignant à le livrer.

Utilité stratégique des produits dérivés

Les produits dérivés permettent de gérer les risques économiques et financiers liés à l’évolution défavorable du prix des sous-jacents.

En fixant dès le départ le prix de certains actifs qui seront acquis ou vendus à une date ultérieure, ils apportent au détenteur une couverture contre le risque (hedging). Elle peut être assimilée à un sorte de police d’assurance.

Des produits dérivés, comme les contrats à terme, les options et les swaps, permettent, par exemple, de limiter le risque financier en se protégeant contre les fluctuations intempestives des taux de change, des taux d’intérêt ou du tarif des produits de base.  

Bon à savoir : les produits dérivés peuvent aussi être utilisés comme des produits spéculatifs, car la prime à verser pour acquérir des contrats ne représentant qu’une faible fraction du sous-jacent (environ 5%), cela procure un effet de levier considérable.

Pour réduire les risques systémiques liés aux produits dérivés sur les marchés de gré à gré, les autorités de régulation tentent d’accroître le rôle des chambres de compensation afin de limiter les risques de contrepartie (risque de voir le débiteur incapable de tenir ses engagements vis-à-vis de son créancier) et améliorer la transparence du marché.  

Pour approfondir :

  • La Bourse est le marché où se rencontrent l'offre et la demande. Pour tout comprendre sur la Bourse et son fonctionnement, lisez notre page dédiée.
  • Un marché est dit « réglementé » lorsque son fonctionnement répond à un certain nombre de dispositions réglementaires dont l’observance est contrôlée par un régulateur (en France, il s’agit de l’AMF). Lisez notre article sur le marché réglementé et ses avantages.
  • Zoom sur l'affacturage et les partage des risques financiers, pour supporter l'impayé d'un créancier.

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