Flight to quality

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Travail d'affaires sur écrans d'ordinateur dans un bureau Getty Images / DragonImages

Le concept de flight to quality (« fuite vers la qualité ») correspond à une situation de crise où les investisseurs cherchent à vendre des actifs jugés risqués pour acheter des actifs de qualité, plus sûrs : créances d’état, or, devises refuges, etc.

La volatilité des marchés ayant tendance à augmenter, des phénomènes de flight to quality se déclenchent ponctuellement sur les marchés boursiers.

Le mouvement récent le plus important de ces dernières années s’est produit lors du déclenchement de la crise des subprimes (2007/2008).

Flight to quality : définition et déclenchement

La fuite vers la qualité se produit lorsque les investisseurs soldent des actifs risqués (actions, etc.) pour acheter des valeurs plus solides : obligations d’État Américaines, Allemandes, Françaises, ou encore vers l’or et les devises refuges. Si le krach est sévère, les investisseurs en viennent à cantonner leurs positions au marché monétaire, considéré comme immunisé contre les risques, car 100 % liquide.

Rappel : le marché monétaire est le lieu où s’échangent des titres de courte durée contre des liquidités. C’est la chasse gardée des institutions financières et des entreprises qui peuvent s’y prêter ou y emprunter des liquidités sur de courtes durées. Le marché monétaire est scindé entre un marché interbancaire réservé aux banques et un marché des titres de créances négociables, réservé aux investisseurs professionnels.  

Les phénomènes de fuite vers la qualité entraient le déplacement de masses de capitaux considérables des valeurs mobilières vers des placements plus liquides. Seuls les blues-chips, c’est-à-dire les grandes valeurs cotées sans lien avec la finance, parviennent à surnager dans ces périodes de naufrage.

Les mouvements de flight to quality se produisent généralement lors d’une période de forte incertitude ou après l’éclatement d’une bulle spéculative.

Généralement les reports s’effectuent sur :

  • les titres obligataires les plus solides : bund allemand, treasuries américains, etc. ;
  • le dollar, le franc suisse et le yen dont les cours bondissent comme ce fut, par exemple le cas en 2015 lors du krach chinois ;
  • le cash non exposé aux risques de marché et qui peut même rapporter de l’argent si l’on détient des monnaies dont le pouvoir d’achat augmente ;
  • certaines monnaies alternatives, comme le bitcoin, dont le cours s’est par exemple envolé lorsque les menaces de « Grexit » ont culminé (juillet 2015), juste avant l'adoption du 3e plan d’aide à la Grèce.

Exemple de la crise des subprimes

La fuite vers la qualité est un mouvement mimétique qui se déclenche après la publication d'une nouvelle information, parfois assez mineure. Investisseurs et spéculateurs veulent alors solder leurs positions à tout prix et se précipitent pour vendre leurs titres ce qui fait dévisser le prix des actifs financiers. Ainsi, en octobre 2008, les places de Paris, Tokyo et de New York perdirent respectivement 22, 24 et 21 % en une semaine. 

Lors de cette crise, ce fut le marché obligataire des titres souverains qui profita de la désertion des marchés financiers. En Europe, les obligations allemandes furent les plus courtisées, avec une prime pour les dettes longues (10 ans).

Le même report a été observé lors de la crise de l'été 1998 quand la dévaluation du rouble et le défaut sur la dette russe causèrent la quasi-faillite du fonds d’investissement Long Term Capital Management jusqu’alors considéré comme l’un des fleurons de Wall Street.

 

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