Carnet d'ordres

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Homme qui travaille avec des documents 123RF / SORAPONG CHAIPANYA

Le carnet d'ordres est un recueil sur lequel s’affichent tous les ordres d'achat et de vente d’un titre (une action, par exemple).

Dans le jargon des spécialistes, le carnet d'ordres donne une idée de la « profondeur du marché » et permet de jauger l'état de l'offre et de la demande sur une valeur. Le point dans cet article.

Carnet d'ordres : comment est-il organisé ?

Avant de passer un ordre de bourse, il est préférable de consulter le carnet d’ordres pour disposer de toutes les informations nécessaires à une prise de décision.

Ce carnet est disponible pour toutes les valeurs cotées, qu’il s’agisse d’actions ou de produits dérivés.

Le carnet d’ordres est divisé en deux grands blocs :

  • d’un côté les achats, où l’on trouve le prix que les investisseurs sont prêts à payer pour acquérir un titre ;
  • de l’autre, les ordres de vente, qui permettent de connaître le prix auquel d’autres investisseurs souhaitent céder ce titre.

Ces deux grandes rubriques (achat et vente) sont elles-mêmes subdivisées en trois colonnes. Celles-ci apportent davantage d’informations sur la confrontation de l’offre et de la demande, précisant :

  • les 5 meilleures offres (vente) ;
  • les 5 meilleures demandes (achat) ;
  • les cours proposés ;
  • le nombre de titres de chaque ordre ;
  • le nombre d’ordres proposés à un prix donné.

Pour résumer :

  • La colonne de gauche du carnet d'ordres affiche les meilleures demandes. Elle liste les ordres acheteurs en attente d’exécution en les triant par ordre décroissant de prix, du plus au moins élevé.
  • La colonne de droite présente les meilleures offres des vendeurs. Elle liste les ordres en attente d'exécution en les triant par ordre décroissant de prix, du moins au plus élevé.

Ces données sont utiles pour savoir s'il y a ou non un déséquilibre entre le nombre d'acheteurs et de vendeurs, et s'il y a de la liquidité (ou pas) sur le titre.

Plus il y a liquidité, c’est à dire de volume échangé à l'achat ou à la vente, plus il est facile d’acheter ou de vendre un titre.

Comment fonctionne le carnet d'ordres ?

 Lorsqu’ils parlent du carnet d’ordres, les investisseurs évoquent souvent la « fourchette ».

Celle-ci correspond tout simplement aux informations contenues dans la première ligne du carnet, là où se positionnent les meilleurs ordres d’achat et de vente à un moment donné.

Exemple : imaginons un carnet d’ordres sur lequel on visualise la fourchette 15,201 « demandé » - 15,230 « offert ». En pratique, cela signifie que si je souhaite acheter cet actif au prix de marché, il m’en coûtera 15,230 (meilleure offre) et qu’à l’inverse, si je souhaite le vendre, j’en tirerais 15,201 (meilleure demande).

Quand il s’agit de calculer l’écart entre ces deux prix, les investisseurs parlent de « spread ». Pour l’obtenir, il suffit de faire la différence entre le meilleur prix acheteur et le meilleur prix vendeur.

Exemple : 15,230 – 15,201 donne un spread de 0,29.

À noter : les ordres à seuil de déclenchement, qui permettent d’acheter ou de vendre une quantité de titres à un cours déterminé d’avance, ne sont pas visibles dans le carnet d'ordres. Ils s'exécutent et apparaissent lorsque le seuil fixé est atteint.

Il n’est pas toujours possible d’acheter ou de vendre dans le prix de la « fourchette » :

  • En effet, pour que cette opération soit possible, il faut que le nombre des titres proposés au carnet d'ordres soit inférieur au nombre de titres demandés/offerts par l'investisseur.
  • Si le nombre de titres inscrits dans le carnet va au delà de cette quantité, l’ordre excédentaire est exécuté sur la base des prix proposés (à l’achat ou à la vente) sur la seconde ligne du carnet d’ordres, puis sur la troisième, et ainsi de suite.

Exemple : imaginons qu’un investisseur souhaite acheter 800 titres d’une société et qu’il ne soit proposé que 500 actions au prix de 15,201 dans la fourchette. Il acquiert ces 500 titres au tarif de 15,201, puis les 300 qui restent à un prix de marché un peu plus élevé, par exemple 200 à 15,202 (2ème ligne du carnet d'ordre) et les cent dernières à 15,210 (3ème ligne du carnet d’ordre).

La même logique vaut pour une opération de vente, l’idée étant que l’on passe de la meilleure offre aux suivantes pour que le nombre de titres vendus ou cédés soit servi.

Bon à savoir : les investisseurs ont pour habitude de calculer le « prix de revient unitaire » (PRU) des titres. Celui-ci prend en compte les frais d'achat et de vente. Ainsi, si 100 actions acquises au prix de 10 € supportent 5 € de frais d'achat et 5 € de frais de vente, le PRU sera de (100 x 10) + 5 + 5 = 1 010 €. Le PRU net sera de 1 010 / 100 = 10,10 €.

Pour accélérer une transaction, il est conseillé d’éviter d'arrondir un prix en décalant le prix d'achat (ou de vente) de quelques dixièmes d'euros.

Exemple : il vaut mieux vendre une action à 99,99 € qu'à 100 € pour « influer » sur la psychologie des investisseurs, un peu comme un commerçant qui met un objet en vente à 19,99 € pour ne pas franchir le seuil symbolique des 20 €.

Pour approfondir la question :

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