Selon un célèbre adage boursier, il faut acheter au son du canon, et vendre au son du clairon. Cette formule revient à dire qu’il est préférable d’acquérir un titre financier à potentiel lorsque le marché s’en détourne, puis le vendre en réalisant une plus-value quand il est porté par un courant acheteur. Plusieurs indicateurs permettent de repérer les titres qui ont du potentiel et ceux qu’il céder.
Moment pour vendre ou acheter en bourse : environnement économique
Les crises financières sont rarement anticipées bien qu’elles soient souvent précédées par une période d’euphorie et un recours à l’endettement généralisé. Par définition, comme en 1929 ou en 1987, le krach se traduit par effondrement des cours qui surprend l'ensemble des opérateurs en créant un mouvement de panique.
Lourd endettement des entreprises, excès d’optimisme dans les indicateurs tactiques, forte hausse des primes de risque de crédit, marché soutenu par un nombre de titres décroissant, etc. : lorsqu’ils passent au rouge, ces voyants constituent les signes avant-coureur d’une crise financière, mais ils sont difficiles à lire pour des investisseurs particuliers, moins bien informés que des professionnels.
C’est la raison pour laquelle, les actionnaires individuels ont intérêt à consulter régulièrement les sites d’informations économiques et à évaluer la « psychologie » des marchés : que la conjoncture soit bonne ou mauvaise, la foule des investisseurs est emportée par des mouvements qui débordent la psychologie de chaque individu. Lorsque les acteurs économiques se mettent à acheter de façon moutonnière, la prudence est de mise.
Quand faut-il acheter ?
Sauf à jouer l’ensemble du marché à travers un tracker qui duplique un indice (par exemple le CAC 40), la première chose à faire consiste à repérer des titres que l’on a envie de mettre en portefeuille du fait de leur valeur intrinsèque. Dans l’idéal, mieux vaut acheter un titre dont les multiples de valorisation ne sont pas trop élevés. Et attendre une consolidation ou un creux de marché avant de se porter acquéreur.
Plusieurs indicateurs sont à prendre en compte :
- Le price earning ratio (PER) d'un titre s'obtient en rapprochant le bénéfice de la valeur boursière de la société. Il indique combien de fois le bénéfice par action est contenu dans le cours, c’est-à-dire combien de fois le marché capitalise les bénéfices de la société. A priori, mieux vaut acheter une action lorsque son PER est bas, puisqu’elle sera meilleure marché.
- La prime de risque d’une action désigne l’écart de rendement attendu par rapport à un actif dit sans risque. C’est le surcroît de rémunération que l’actionnaire attend d’un titre financier.
- Quand le niveau de cette prime bondit comme ce fut le cas 2008 après la faillite de Lehman Brothers, cela signifie que le sentiment d’aversion au risque augmente. C’est un signal négatif dont il faut tenir compte.
- À l’inverse, en période de grande d’euphorie la prime de risque disparaît ou devient négative du fait d’une frénésie d’investissement. Ce signal peut annoncer une crise. Ainsi, peu avant que n’éclate la bulle des valeurs Internet (2000) cette prime de risque était au ras du sol.
- Le rendement d’une action se calcule en rapportant le dividende par action au cours de bourse du titre. Ce pourcentage est quelque sorte le revenu annuel que l’action rapporte au porteur. Le fait que ce rendement soit élevé est positif.
Il faut aussi examiner les « fondamentaux » de la société : perspective de croissance, perspective d’évolution du bénéfice par action, etc., avant de passer à l'achat.
Quand faut-il vendre ?
Deux grands paramètres sont à considérer, les évènements économiques et les seuils techniques :
- les évènements économiques concernent le calendrier économique et les actualités de la société émettrice (publication du résultat, etc.). Il peuvent engendrer des fluctuations de cours ;
- les seuils techniques : il peut notamment s’agir des niveaux de supports et de résistances dégagés par l’analyse graphique. Le fait qu’il soit impossible de franchir une résistance, est souvent le signe avant-coureur d’un retournement de tendance. C’est donc un signal de vente.
Les indicateurs financiers sont aussi à prendre en compte. Lorsque le PER d’une action flambe, il est temps de se demander s’il ne faut pas la céder. Le secret est alors de ne pas être trop gourmand : il faut se fixer un objectif de cours, soit le niveau auquel on estime que la plus-value réalisée justifiera une cession. Ce niveau peut par exemple être de 15 % sur 12 mois.
Un investisseur ne doit pas hésiter à vendre des actions dont le cours stagne ou a beaucoup reculé. À cet égard, établir une limite de perte et s'y tenir est une bonne façon de se mettre à l’abri.
Enfin, il faut éviter de vendre sous la pression, en se laissant contaminer par la psychologie de marché. Avant de céder un titre, un investisseur a toujours intérêt à se demander si les fondamentaux de l’entreprise émettrice ont changé et s’il l’achèterait maintenant.
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