Le risque de change est celui auquel s'expose tout investisseur (industriel, exportateur, etc.) se portant acquéreur d'un actif libellé dans une autre devise que celle de son pays.
En effet, une baisse des cours de change peut entraîner une perte de valeur d’actifs libellés en devises étrangères.
A contrario, la hausse des taux de change peut entraîner une hausse de la monnaie nationale freinant les exportations.
Explications.
Définition du risque de change
Le risque de change existe si la monnaie choisie pour le règlement des exportations ou l’achat d’actifs n’est pas l’euro. Avec les pays se trouvant dans cette zone, le problème ne se pose donc pas.
Le risque de change concerne au premier chef les entreprises qui travaillent à l’international. En effet :
- Les fluctuations du taux de change au cours des délais de paiement peuvent affecter le montant des factures (risque de transaction).
- La variation du taux de change d'une « paire » (c’est-à-dire d’une monnaie par rapport à une autre) peut avoir un impact sur la compétitivité des produits d'une entreprise. Volatile, la paire €/$ est l’une des plus travaillées au monde.
Bon à savoir : le marché des changes est le deuxième marché financier de la planète en termes de volumes, après celui des taux d’intérêt. En France, l’équivalent de 120 milliards d’euros sont échangés chaque jour.
Le risque de change concerne aussi les investisseurs financiers. Si une banque prend, par exemple, une participation dans une société américaine cotée à New York, elle cumule à la fois le risque de marché lié à cette participation, mais aussi le risque de variation du taux de la paire euro/dollar.
Exemple : une banque achète 10 000 actions d’une société high-tech cotée sur le Nasdaq pour une valeur de 50 $ par action. À ce moment, le cours de l’euro contre le dollar est de 0,95 €. Le prix d’une action sera donc l’équivalent de 47,5 € (50 × 0,95). L’investissement total de la banque est de 500 000 $ (10 000 × 50) soit 475 000 € (500 000 $ × 0,95 €). Trois mois plus tard, la société high-tech lance un produit innovant. Son action passe de 50 à 55 $. La banque européenne décide d’empocher une plus-value et solde sa participation. Théoriquement celle-ci est passée de 500 à 550 000 $. Mais, entre-temps, la paire €/$ n’est plus à 0,95, mais à 0,90 €. Lorsqu’elle rapatrie son argent, la banque va donc changer 550 000 dollars × 0,90 € = 495 000 €. Si la parité € /$ était restée au même niveau qu’initialement, elle aurait obtenu 550 000 x 0,95 € = 522 500 $. La baisse du dollar par rapport à l'euro lui coûte donc 27 500 € (522 500 – 495 000 €), soit environ 40 % de sa plus-value.
Risque de change : moyens de s'en protéger
Comptablement, les entreprises provisionnent le risque de change. Pour se prémunir, elles disposent de différentes formules de couverture :
- Contrats de change à terme : ce produit permet à une entreprise d’acheter ou de vendre à une date ultérieure une devise à un prix stipulé aujourd’hui.
- Contrats d’option à terme : assez voisin du contrat à terme, le contrat d’option définit une période de règlement en l’étalant dans le temps.
- Option sur devises : cette formule donne à une entreprise la possibilité d’acheter ou de vendre une devise à une date ultérieure, sans l’y contraindre. Si le cours au comptant est plus favorable que le taux d’exercice de l’option, elle peut y renoncer.
- Contrat à prime zéro : il permet de fixer une plage de taux de change dans laquelle l’entreprise peut vendre ou acheter une devise. Elle dispose ainsi d’un niveau de protection prédéterminé.
- Assurance : afin de protéger les entreprises contre les variations de change, un organisme comme la Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur (COFACE) propose des contrats destinés aux exportateurs. Ils couvrent 100 % de la perte de change constatée par rapport au cours à terme garanti aux échéances de paiement. Cette garantie joue pendant toute la durée de vie de l’opération commerciale.
Pour aller plus loin :
- Que sont les devises ? La réponse sur notre page.
- Découvrez comment fonctionne le marché des changes ou Forex.
- Dans la zone euro ou en dehors, dans quel pays mettre son argent en banque ?