Le risque systémique peut être défini comme la menace d’une dégradation brutale de la stabilité financière d'une personne ou d'une entreprise.
Elle est occasionnée par une rupture dans le fonctionnement des services financiers. Cette rupture se répercute sur l’économie réelle, c'est-à-dire sur la partie de l'économie qui n'est pas basée sur la spéculation (Bourse et finance).
Cet article fait le point sur la notion de risque systémique et sur les effets d'un tel risque.
Risques systémiques : vecteurs de crise économique
Le risque systémique du secteur financier est d’autant plus dangereux que ses effets négatifs se diffusent sur l’économie réelle, comme on a pu l’observer lors de la grande crise de 2008.
La faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, est la démonstration concrète de la notion de risque systémique. La chute initiale d'une seule banque a provoqué une crise de liquidité si forte qu’elle a failli causer la perte du système financier mondial.
Prévisions des risques systémiques
Les risques systémiques ne sont pas toujours pressentis à temps, bien que le renforcement des règles prudentielles vise à les identifier avec davantage de précision.
Les institutions financières figurent parmi les acteurs économiques les plus susceptibles d’être mis à mal par une crise systémique :
- La difficulté de prévoir la concrétisation d’un des ces risques résulte de multiples incitations financières, faites par exemple à des banques d'investissement.
- Ces incitations poussent les acteurs de la finance à prendre des risques individuels.
- La portée globale de ces risques est mal mesurée par la régulation financière classique.
Risque systémique et comportement des agents économiques
Paradoxalement, le risque systémique ne résulte pas d’un comportement irrationnel des agents économiques.
En effet, lorsque qu’un établissement financier fait faillite, il est logique que les créanciers se précipitent pour récupérer les fonds qu’ils lui ont prêté avant qu’il ne soit trop tard.
Cette réponse rationnelle a pourtant pour effet de créer une succession de phénomènes amenant la situation à dégénérer rapidement, si les pouvoirs publics n’interviennent pas :
- Par exemple, c'est en nationalisant temporairement la banque Nothern Rock (2008) que le gouvernement britannique a évité un effet systémique qui aurait pu mettre à mal l’ensemble des banques européennes.
- De même, le soutien apporté à Dexia, toujours en 2008, par la France, la Belgique et le Luxembourg, a probablement permis d’éviter le pire.
Contrôle et régulation des risques systémiques
Pour limiter les risques systémiques, la communauté financière a pris certaines dispositions. Elles portent sur la supervision et la régulation de ces risques, ainsi que sur la gestion des défaillances des institutions financières.
Supervision des risques
Des réformes ont été entreprises afin de détecter l’accumulation de risques mal appréhendés par les régulateurs.
Cette approche du risque est appelée macro-prudentielle, car elle est menée par plusieurs « superviseurs » au niveau mondial :
- Conseil de Stabilité Financière ;
- Fonds Monétaire International ;
- Comité de Bâle, qui regroupe les représentants des principales banques centrales de la planète ;
- Organisation Internationale des Commissions de Valeurs.
A l'échelon communautaire, ce rôle est tenu par le Comité Européen du risque systémique (CERS) qui comprend notamment :
- l’Autorité Bancaire Européenne ;
- l’Autorité des Assurances et des Pensions Professionnelles;
- l’Autorité des Marchés Financiers ;
- le Comité Mixte des Opérations de Surveillance.
Bon à savoir : dans de nombreux pays, des fonds de garantie des dépôts bancaires ont été mis en place. Ils permettent (théoriquement) aux déposants d'être sûrs de retrouver le montant de leurs dépôts, afin de couper court aux effets de « panique boursière » ou « bank run ».
Régulation des risques
L'instauration d’une taxation du secteur financier, ciblée sur les comportements à risque et définie au niveau international, a été évoquée :
- La base taxable concernerait les instruments de marché potentiellement « illiquides », c'est à dire ne pouvant plus acheter ni vendre.
- De même, des mesures plus ponctuelles, comme des surcharges en capital sur certaines activités, pourraient être appliquées, et certaines activités interdites.
- L’adoption de ces dispositions est cependant freinée par les États les plus libéraux de l’UE.
Gestion des défaillances
En 2010, un rapport remis au ministre français de l’économie préconisait l’élaboration de régimes spéciaux de gestion des défaillances des institutions financières :
- Il préconisait notamment la reprise de tout ou partie d’une institution défaillante par le privé, au cas où les pouvoirs publics soient confrontés à la question du « too big to fail » (trop gros pour tomber).
- Le rapport suggérait aussi que ces régimes spéciaux s'accompagnent d'un renforcement des capacités d’intervention préventive des fonds de garantie des dépôts.
Bon à savoir : parmi les récents facteurs de risques systémiques évoqués par les experts, on relève notamment l’effondrement des cours du pétrole et un effondrement potentiel de l’économie chinoise.
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