Les placements à long terme les plus rentables sont ceux qui permettent de placer un capital sur plusieurs années en profitant à la fois d’un rendement financier et d’une plus-value significative. Pour obtenir une rentabilité maximale, l’investisseur est parfois confronté au risque de perdre tout ou partie de son capital comme avec un placement en actions.
Sur une longue période, la bourse est cependant la formule d'épargne dont la rentabilité est la meilleure, selon les simulations de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF).
Grâce à la loi Pacte (Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), l'épargne salariale devrait renforcer son rôle de placement à long terme de complément.
Mesurer la rentabilité d’un investissement sur long terme
La rentabilité d’un investissement sur long terme dépend du niveau de profit produit par le capital investi que celui-ci soit capitalisé ou distribué. Plusieurs indicateurs permettent de mesurer cette rentabilité globale :
- le rendement annuel brut : il s’agit de ce que rapporte un placement sur 12 mois sans tenir compte des frais et de la fiscalité ;
Exemple : un studio d’une valeur de 200 000 € loué 7 200 €/an dégage une rentabilité brute de 3,6 % : [(600 x 12) ÷ 200 000] × 100. Cette rentabilité est en trompe l’œil puisqu'une fois les frais et les impôts payés, le bailleur devra faire une croix sur environ 3 mois de loyers.
Bon à savoir : la rentabilité annuelle d’un placement permet de savoir facilement combien de temps sera nécessaire pour doubler un capital grâce à la règle des « 70 ». Inventée par le mathématicien Albert Einstein, le père de la relativité, cette règle est la suivante : il suffit de diviser 70 par le taux de rendement brut d’un placement pour calculer la durée permettant de le multiplier par deux.
Exemple : je place 1 euro à 5 %. Mon capital aura doublé au bout de... 14 ans car 70 ÷ 5 = 14. Si le rendement n’est que de 4 %, cette durée sera de 70 ÷ 4 = 17,5 ans, etc.
- le rendement net de frais : il s’agit de ce qui reste une fois que toutes les taxes ont été payées ;
- le taux de rendement interne (TRI) : ce taux d’actualisation permet d’évaluer la rentabilité globale d’un projet sur le long terme. Il intègre l’ensemble des flux de trésorerie : investissement, revenu tiré du placement, plus-value, etc., en les actualisant sur une longue période. Dans le cas d’un placement immobilier, le taux de rendement interne tiendra à la fois compte des loyers et du gain potentiel obtenu avec la revente éventuelle du bien afin d’établir le TRI. Cet indicateur est le plus efficient pour un investisseur investissant sur une longue période ;
- le coût d’opportunité est une autre mesure prise en compte par les financiers pour déterminer (à niveau de risque et de liquidité équivalent), le manque à gagner potentiel entre deux investissements en concurrence.
Placements les plus rentables sur le long terme
Bourse, immobilier, assurance-vie, etc., pour savoir quels sont les placements les plus rentables sur le long terme, rien ne vaut un banc d’essai comme celui réalisé par l’IEIF. Il passe à la toise le TRI des différents placements sur le long terme.
Selon l’IEIF, pour la période 1984-2014, c’est la bourse qui réalise le meilleur score (12,2 %). Elle précède de justesse l’immobilier et les sociétés foncières cotées qui grâce à la gestion de leur patrimoine immobilier et de leur endettement financier, affichent un rendement de 10 %. Avec une performance de 6/8 % suivent, l’assurance-vie, les SCPI et les obligations. Enfin, toujours sur 30 ans, le Livret A (3,7 %), les forêts (2,7 %) et l’or (2,3 %) ferment la marche.
L’Autorité des marchés financiers a également réalisé un banc d’essai pour savoir quel était le placement le plus lucratif sur 25 ans. Elle arrive à la même conclusion : il s’agit des actions. Ainsi, un investissement en actions françaises (dividendes réinvestis) réalisé en 1988 et conservé jusqu’en juin 2013 a délivré un rendement moyen de 6,6 % par an.
Attention : la performance des actions résulte de la durée de l’investissement. Sur des périodes plus courtes, l’investissement en action ne sort pas toujours un rendement positif comme le prouve le comportement du CAC 40 qui a progressé de plus de 20 % en 2005, mais reculé d’environ 40 % lors de la crise des « subprimes » de 2008. Moralité : gare aux investissements à contre-cycle !
L'épargne salariale comme placement de long terme
Renforcée par la loi Pacte, l'épargne salariale bénéficie d'un coup de pouce qui en fait un complément de placement à long terme attractif, y compris dans les PME, soutenues par la suppression de la taxe à 20 % sur l'épargne salariale (forfait social).
En effet, depuis le 1er janvier 2019, le forfait social est supprimé (article 16 de la loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019) pour :
- les entreprises de moins de 50 salariés sur les sommes versées au titre de l'intéressement et sur les sommes versées au titre de l'abondement et investies sur un plan d'épargne salariale (PEE, PEI, PERCO, etc.) ;
- les entreprises de 50 à 250 salariés sur les sommes versées au titre d'un accord d'intéressement.
Concernant le PEE, dans les entreprises employant au moins 50 salariés, le forfait social sur l'abondement de l'employeur sur la contribution des salariés à l'acquisition de titres de l'entreprise ou d'une entreprise liée est passé de 20 à 10 % depuis le 1er janvier 2019.
À noter : en 2018, les salariés des entreprises de moins de 50 personnes, qui en bénéficiaient, étaient un peu moins de 17 % à profiter de ce dispositif (contre 91,2 % dans les grandes sociétés).
L'article 207 de la loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 supprime de façon dérogatoire le forfait social sur les abondements de l'employeur complémentaires aux versements des salariés sur un PEE pour l'acquisition d'actions de l'entreprise pour les années 2021 et 2022. Il instaure aussi le taux réduit de 10 % pour les abondements unilatéraux de l'employeur sur un PEE dans le cadre de l'actionnariat salarié.
Bon à savoir : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite) qui peut être individuel, d'entreprise collectif et d'entreprise obligatoire. Il remplace notamment le PERP, le PERCO, le PERE (article 83) et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Ces produits ne sont plus commercialisés depuis le 1er octobre 2020. Ils peuvent continuer à être alimentés par les épargnants ou bien être transformés en PER.
Parmi les avantages qu'apporte la loi Pacte, on peut notamment citer la généralisation d'une sortie en capital (à 100 %), des modalités de transfert allégées entre produits d'épargne salariale et une sécurisation progressive du capital à l’approche de la retraite, point essentiel pour un placement de long terme.
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