Comparatif des placements bancaires 2023

Sommaire

Les placements bancaires représentent la quasi-totalité de l’offre de produits d’épargne. Si les réseaux d’agences bancaires constituent le premier canal de distribution, la performance de leurs placements n’est pas toujours compétitive. Avant de souscrire à un placement bancaire, il faut commencer par se demander quelle est la finalité de cet investissement.

Cartographie des placements bancaires

Selon l’Observatoire de l’épargne réglementaire, le patrimoine financier des ménages se montait à 6 025 milliards d’euros à la fin 2021. Il est très largement constitué de placements bancaires.

Quelques produits phare canalisent la plus grosse partie des flux d’épargne bancaire :

  • les livrets d’épargne réglementée, qui représentent 834 milliards d’encours ;
  • le plan d’épargne logement (PEL) dont l’encours dépasse 296 milliards d’euros ;
  • les placements se sont accrus en 2021 sur le livret A (+ 16,8 milliards d’euros) ;
  • l’assurance-vie a elle aussi connu un regain d'intérêt en 2021 et reste toujours le premier stock d’épargne financière des ménages avec 1 676 milliards d’euros d’encours.

Placements bancaires : principaux produits disponibles  

Questions à se poser avant de choisir

Banque en dur ou banque en ligne, avant de choisir un placement bancaire, il faut se poser 3 questions.

  • Quel est le but de mon investissement (épargne de précaution, épargne logement, futur financement d’un projet, etc.) ?
  • Durant combien de temps puis-je immobiliser mon épargne ?  
  • Quel niveau de risque suis-je prêt à accepter ?

Choisir les placements bancaires

Une fois, que ces questions ont obtenu une réponse, il est possible de faire un choix entre les différents placements bancaires, sans se faire forcer la main.

Placer votre épargne sur le court terme

Vous cherchez à placer votre épargne sur le court terme, pour faire face à un imprévu ou préparer de futures dépenses planifiées (voyage, etc.) ? Les placements bancaires les mieux adaptés sont les livrets d’épargne réglementés. Sûrs, non imposables, le livret A (plafond 22 950 €) et le livret de développement durable et solidaire (plafond 12 000 €) échappent également aux prélèvements sociaux. Évidemment, ils ne rapportent pas grand-chose (3 % depuis le 1er février 2023) inflation déduite, mais c’est toujours mieux que de laisser son argent dormir sur un compte de dépôt.

Les « super » livrets bancaires (sans plafond) constituent une autre option. Leur rentabilité est toutefois entachée par le poids de la fiscalité et des prélèvements sociaux.

Bon à savoir : une autre solution consiste à placer sur un compte à terme : l’argent est bloqué durant une période fixée d’avance (minimum 1 mois) et rapporte des intérêts proportionnels à cette période de dépôt. Les revenus sont fiscalisés. Le taux de rendement est garanti et le risque insignifiant.

À noter : toute somme d’argent entrant et sortant d’un compte épargne doit transiter par un compte à vue (compte courant ou compte chèques) détenu par le même titulaire et ouvert dans le même établissement. Cette règle issue d'une décision n° 69-02 du 8 mai 1969 du Conseil national du crédit est tombée en désuétude et les banques ont pris l'habitude d'accepter des virements ou retrait en provenance ou à destination de comptes n'ayant pas le même titulaire, ou des transferts de compte épargne à compte épargne. Il est mis fin à ces pratiques suite à la transposition de la directive n° 2015/2366 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015 concernant les services de paiement dans le marché intérieur (DSP2), dont l'entrée en vigueur était prévue le 14 septembre 2021.

Placer votre épargne avec pour objectif de financer une future acquisition immobilière

Vous cherchez à placer votre épargne avec pour objectif de financer une future acquisition immobilière ? Le plan épargne logement (PEL) est fait pour vous, même si les conditions de prêt font parfois pâle figure par rapport à celles du secteur concurrentiel. Le PEL permet d'épargner jusqu'à 61 200 € pendant une durée comprise entre 4 et 10 ans.

En complément du PEL, il est possible d’ouvrir un compte d’épargne logement (CEL) dont le plafond est de 15 300 €. Dix-huit mois après l’ouverture du CEL, vous pourrez souscrire un prêt épargne logement.

Bon à savoir : pour les PEL et CEL ouverts depuis le 1er janvier 2018, les intérêts sont imposables dès la première année à la « flat tax », au taux unique de 30 % englobant l'impôt sur le revenu (12,8 %) et les prélèvements sociaux (17,2 %). Elle est prélevée lors du versement des intérêts.

Placement bancaire sans risque sur le moyen terme

Vous cherchez un placement bancaire sans risque sur le moyen terme ? L'assurance-vie est une solution. À moyen terme (8 ans), cette formule permet de récupérer l’épargne constituée avec une fiscalité réduite et des avantages successoraux.

Les contrats permettent de procéder à des versements réguliers ou exceptionnels. Avec les fonds en euros, le risque est très faible.

Bon à savoir : c’est plutôt vers les banques en ligne qu’il faut se tourner pour éliminer les frais et obtenir le meilleur rendement. Selon une étude réalisée par le Cabinet Facts & Figure en 2017 comparant la performance de 24 contrats sur 16 ans (2001/2016), l’écart entre banque en ligne et banque en « dur » dépasse 1 % de rentabilité (2,91 % contre 1,86 % en moyenne lissée).

Placement financier pour doper votre épargne

Vous recherchez un placement pour doper votre épargne ? Le plan d'épargne en actions (PEA) est conçu à cet effet. C'est une enveloppe fiscale commercialisée par les banques et permettant de placer 150 000 € (PEA classique) en franchise d'impôt à condition de conserver le plan durant au moins 5 ans. L’épargne est toutefois soumise aux prélèvements sociaux (17,2 % depuis le 1er janvier 2018).

L'article D. 221-111-1 du Code monétaire et financier, créé par le décret n° 2020-95 du 5 février 2020, prévoit qu’à compter du 1er juillet 2020, les frais d'ouverture, de tenue, de transaction et de transfert des PEA ou des PEA-PME sont plafonnés. Le décret n° 2021-925 du 13 juillet 2021 étend le plafonnement aux frais de transaction sur titres non cotés.

Bon à savoir : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a instauré un PEA Jeunes qui permet aux jeunes de 18 à 21 ans (25 ans pour les étudiants) rattachés au foyer fiscal de leurs parents d'ouvrir un PEA. Le PEA Jeunes fonctionne comme un PEA classique à la différence que le plafond de versement est fixé à 20 000 € et vient en déduction du plafond des PEA des parents. Une fois que le jeune n'est plus rattaché au foyer fiscal de ses parents, le PEA Jeunes est transformé en PEA classique.

En cas de retrait avant 5 ans, le gain net est soumis à l'impôt sur le revenu à hauteur de 12,8 % et aux prélèvements sociaux de 17,2 %, soit 30 % de prélèvement forfaitaire unique (PFU), ou flat tax (loi du 28 décembre 2018 n° 2018-1317 de finances pour  2019).

Bon à savoir : la loi de finances pour 2018 a supprimé les taux historiques de cotisations sociales des PEA. Ainsi, pour les PEA ouverts depuis le 1er janvier 2018, les gains sont soumis aux prélèvements sociaux selon le taux applicable à la date de retrait. Le taux historique continue de s'appliquer pour les gains réalisés jusqu'à fin 2017 pour les PEA de plus de 5 ans, et pour les gains réalisés les 5 premières années pour les PEA ouverts entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2017.

Le PEA peut aussi être souscrit sous la forme d’un contrat d’assurance-vie en unités de comptes (contrat de capitalisation). Comme tout placement financier, le PEA est associé à une marge de risque significative.

À noter : le décès du titulaire d’un PEA entraîne la clôture de ce placement. Les héritiers sont tenus de décider du sort des titres que le PEA contient à savoir, soit de les vendre, soit de les maintenir dans l’indivision ou de procéder au transfert des titres. S’ils décident de les vendre pour percevoir l’argent, le médiateur de l’Autorités des marchés financiers rappelle que l’opération doit être faite dans un délai raisonnable, tout comme le versement des liquidités (un délai de 3 mois et demi étant jugé non raisonnable).

Principaux placements bancaires 2023 : tableau comparatif

Produit Rémunération Versement des intérêts Fiscalité
Livret A, livret bleu 3 % Quinzaine Net d'impôts
Comptes sur livret bancaire, livret B Libre : de 0,5 à 3,5 % Quinzaine Imposition sur le revenu + prélèvements sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %)
Livret d'épargne populaire (LEP)

6,1 %

À noter : les particuliers n'ont plus l'obligation de fournir leur avis d'imposition à la banque pour ouvrir un LEP. Ce sont désormais les banques qui se chargent de vérifier l'éligibilité des demandeurs auprès de l'administration fiscale. Le plafond du LEP est de 10 000 € depuis le 1er octobre 2023.

Quinzaine Net d'impôts
Livret jeune Libre : 3 % (doit être au minimum égal au taux du livret A = 3 %) Quinzaine Net d'impôts
Livret de développement durable et solidaire (LDDS, ex-Codevi) 3 % Quinzaine Net d'impôts
Compte épargne logement (CEL) 2 % Quinzaine

Ouvert avant 2018 : net d'imposition sur le revenu, mais prélèvements sociaux

Ouvert depuis le 1er janvier 2018 : imposition sur le revenu + prélèvements sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %)

Plan épargne logement (PEL) 2 % pour les PEL ouverts depuis le 1er janvier 2023 (1 % en pour les PEL ouverts entre le 1er août 2016 et le 31 décembre 2022, 1,5 % entre le 1er février 2016 et le 31 juillet 2016, 2 % entre le 1er février 2015 et le 31 janvier 2016 et 2,50 % entre le 1er août 2013 et le 31 janvier 2015) + prime Quinzaine

Ouvert avant 2018 : net d'imposition sur le revenu (pour les PEL de moins de 12 ans), mais prélèvements sociaux

Ouvert depuis le 1er janvier 2018 : imposition sur le revenu + prélèvements sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %)

Comptes rémunérés Libre : de 0,10 à 0,75 % Quotidien Imposition sur le revenu + prélèvements sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %)
Comptes à terme Taux du marché Selon le contrat Imposition sur le revenu + prélèvements sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %)

Bon à savoir : suite à un arrêté du 27 novembre 2017, les taux du livret A et des livrets réglementés (LDDS, LEP, CEL, PEL, livret Jeune, LEE, livret Bleu) avaient été gelés entre 2018 et 2020. Au 1er février 2020, le taux du livret A ne pouvait pas être inférieur à un taux plancher de 0,5 % (communiqué de presse n° 456 du 19 avril 2018). Le taux du livret A avait été maintenu à 0,5 % en 2021 (arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d'intérêt des produits d'épargne réglementée). Il avait augmenté au 1er février 2022 (1 %) suite à la reprise de l'inflation (arrêté du 27 janvier 2022) puis au 1er août 2022 suite à un avis du ministère de l'Économie et des Finances. Il a été augmenté à 3 % au 1er février 2023 (arrêté du 27 janvier 2023). Ils sont maintenus au 1er août 2023 et jusqu'en janvier 2025 (arrêté du 28 juillet 2023).

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