Un livret d’épargne est un placement idéal lorsqu'on souhaite placer des liquidités sur une courte période, avec une sécurité à 100 % et une fiscalité souvent attractive.
La rentabilité de ces livrets est en chute libre et la protection qu'ils offrent contre la hausse des prix s'amenuise, ce qui explique notamment la désaffection dont souffre par exemple le livret A.
Par ailleurs, quand on veut placer (ou retirer) de l’argent sur un livret d’épargne, il est important de respecter certaines « dates de valeur », faute de quoi le calcul des intérêts par quinzaines peut réserver de mauvaises surprises.
Voici toutes les réponses pour savoir quand placer votre argent sur votre livret.
De quelques jours à 1 ou 2 ans, les livrets d’épargne réglementés comme le livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou encore le livret d’épargne populaire (LEP) constituent des tirelires idéales pour placer des liquidités à court terme, pour quatre raisons :
- les fonds sont disponibles à tout moment et peuvent être retirés sans pénalités fiscales ou financières ;
- le montant comme la périodicité des versements est libre ;
- les intérêts produits par l’épargne échappent à la fois à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (17,2 %) ;
- garantis par l’État, les fonds sont placés avec une sécurité quasi absolue.
Ces livrets permettent de stocker une épargne de précaution ou de provisionner des sommes destinées à financer un projet ultérieur (achat d’une voiture, de meubles, d’un voyage, etc.) avec un petit rendement. Un duo livret A et LDDS permet, par exemple, de placer jusqu’à 34 950 € par personne en franchise d’impôt.
Bon à savoir : les produits de certains livrets d'épargne sont fiscalisés. C'est par exemple le cas pour les PEL ouverts depuis le 1er janvier 2018 dont les intérêts sont fiscalisés dès la première année. En contrepartie de ces avantages, les livrets d’épargne ont un inconvénient majeur : leur faible rentabilité, une fois l’inflation déduite. Celle du livret A est passée, par exemple, de 0,75 % à - 0,25 % en 2018. Les livrets ne permettent donc pas de préserver le pouvoir d'achat des épargnants. Le 1er février 2020, le niveau plancher du livret A était tombé à 0,50 %, ce qui avait amoindri encore sa résistance à l'inflation. Il a toutefois augmenté en 2022. Son taux était passé à 1 % au 1er février 2022 suite à la reprise de l'inflation (arrêté du 27 janvier 2022) et à 2 % au 1er août 2022. Il a de nouveau été augmenté au 1er février 2023 (arrêté du 27 janvier 2023) et est passé à 3 %, ce qui est son plus haut taux depuis 15 ans. Il est maintenu à 3 % au 1er août 2023 et jusqu'en janvier 2025 (arrêté du 28 juillet 2023).
À noter : depuis le 1er octobre 2020, les personnes titulaires d’un LDDS sont contactées chaque année par leur banque, pour faire un don de tout ou partie du produit des intérêts du livret à des organismes solidaires œuvrant en faveur de l’insertion, du logement social ou de l’environnement (décret n° 2019-1297 du 4 décembre 2019).
Pour savoir quand placer votre argent sur un livret, il faut comprendre comment sont calculés les intérêts. Les livrets d’épargne ont un point commun : le calcul des intérêts est effectué par quinzaines, contrairement à ce qui se passe, par exemple, sur un compte courant rémunéré où ils sont calculés au jour le jour (ce qui est plus avantageux pour l’épargnant).
Avec cette règle des quinzaines, tout versement a une date de valeur égale au premier jour de la quinzaine suivante : pour un versement réalisé entre le 1er et le 15 du mois, la date de valeur est le 16 ; pour un versement réalisé entre le 16 et la fin de mois, la date de valeur est fixée au 1er du mois suivant.
En d'autres termes, les versements ne commencent pas à produire d’intérêt le jour où ils sont enregistrés, mais… le 16 du mois ou le 1er du mois suivant.
Exemple : un versement effectué le 11 ne produira des intérêts qu’à partir du 16 du même mois ; un versement effectué le 25 du mois ne commencera à produire d’intérêts qu’à compter du 1er qui suit.
A contrario, les retraits effectués entre le 1er et le 15 cessent de porter intérêts à compter du dernier jour du mois précédent et les retraits effectués entre le 16 et le dernier jour d’un mois ne rapportent rien à compter du 15.
Exemple : un retrait effectué le 24 du mois privera le titulaire du livret d’intérêts pour la période allant du 16 au dernier jour du même mois.
Il est donc déconseillé de multiplier les mouvements au crédit comme au débit sur un livret, faute d’être déçus par le peu d’intérêts crédités sur le livret une fois par an (en début d’année). Il est donc préférable d'effectuer : les versements le 15 ou le 30 du mois ; les retraits le 1er ou le 16 du mois pour ne pas perdre les intérêts d'une quinzaine.
Bon à savoir : l’utilisation des cartes de retrait fournies avec les livrets d’épargne a souvent pour effet de réduire les intérêts à néant.
Notez que toute somme d’argent entrant et sortant d’un compte épargne doit transiter par un compte à vue (compte courant ou compte chèques) détenu par le même titulaire et ouvert dans le même établissement. Cette règle issue d'une décision n° 69-02 du 8 mai 1969 du Conseil national du crédit est tombée en désuétude et les banques ont pris l'habitude d'accepter des virements ou retrait en provenance ou à destination de comptes n'ayant pas le même titulaire, ou des transferts de compte épargne à compte épargne. Il est mis fin à ces pratiques suite à la transposition de la directive 2015/2366 du Parlement européen et du Conseil du 25 novembre 2015 concernant les services de paiement dans le marché intérieur (DSP2), dont l'entrée en vigueur était prévue le 14 septembre 2021.
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