Rendement de l'épargne

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Collègues qui font un bilan 123RF / miszaqq

Le rendement de l'épargne désigne ce que les sommes placées par un investisseur lui rapporteront à terme. Le rendement de l’épargne est exprimé en pourcentage.

Le rendement réel de l’épargne doit être estimé après déduction de l’inflation, de la fiscalité et des frais attachés à chaque type de placement.

Rendement de l’épargne : intérêts simples et intérêts composés

Le rendement est le rapport entre le revenu distribué une année donnée par rapport à la valeur du placement l’année précédente. Son calcul varie selon les types de produits et ne tient compte ni de l’impact des frais, ni de l'abrasion fiscale.

Le rendement d'un placement peut être calculé selon des intérêts simple et des intérêts composés. Dans les grandes lignes, il faut retenir :

  • qu'un placement produit des intérêts simples si ceux-ci sont uniquement calculés sur le capital. Par exemple, 100 € placés à 2 % sur 2 ans rapporteront : 100 €  × (2/100) × 2 = 4 €.
  • qu'un placement produit des intérêts composés lorsque ceux-ci s'ajoutent au capital et deviennent eux-mêmes productifs d'intérêts (effet boule de neige), comme par exemple dans le cas d'un contrat d'assurance vie. Par exemple, 100 € placés durant 2 ans à un taux de 2 %, rapporteront 100 × (2/100) =  2 € la première année. Puis 102 € × (2/100) = 2,04 €, l'année suivante, soit un total de 4,04 €, etc. 

Bon à savoir : surtout connu pour la théorie de la relativité, le physicien Albert Einstein a conçu une méthode de calcul ultra-simple destinés à tous ceux que les calculettes financières rebutent. Appelée méthode des "70" elle permet de calculer le temps nécessaire pour doubler un capital grâce à une simple division. Ainsi, pour déterminer la durée nécessaire pour doubler 2 € placés à 2 %, il suffit de diviser 70 par 2, ce qui donne 35 ans. Si le rendement est de 3 %, il faut diviser 70 par 3, soit un peu plus de 23 ans (23,3 ans). Et ainsi de suite...

Rendement de l'épargne : 3 critères de choix

Le rendement de l’épargne est un critère essentiel dans le choix d’un investissement. Ce rendement doit être apprécié en tenant compte de 3 critères.

L’inflation

Il faut distinguer le rendement nominal, qui ne prend en compte que l'inflation et le rendement réel qui est obtenu déduction faite de la hausse des prix. Ainsi, si, le taux d'intérêt nominal d'un placement est de 2 %, et, que le taux d'inflation est de 0,5 % (comme en 2020) durant la même période, le rendement réel de l’épargne réel n'est que de 1,5 %.

La fiscalité

Pour estimer le rendement de l’épargne, il faut aussi tenir compte du taux marginal d’imposition (TMI) du contribuable. Ce TMI culmine à 45 % pour les revenus supérieurs à 168 994 € (2023). Plus cette tranche est haute et plus le rendement de l’épargne investi doit être important pour compenser l'impôt sur le revenu et les prélèvements fiscaux et sociaux (17,2 % depuis le 1er janvier 2018).

Les frais

Pour faire le bon choix, les frais (droits ou frais d’entrée, de gestion, de garde, de sortie, pénalité en cas de sortie anticipée, etc.) doivent être déduits du rendement (brut) annoncé par les intermédiaires financiers.

Bon à savoir : pour attirer les investisseurs, les banques et les compagnies d’assurance utilisent des taux d’appels attractifs. Ce rendement promotionnel ne s’applique que sur de courtes durées (3 à 6 mois, généralement). Pour connaître le rendement réel d’un placement, il faut l’estimer une fois cette période de promotion terminée.

Le rendement de l’épargne en berne

Le rendement de l’épargne diffère selon la durée d’immobilisation des capitaux investis. Plus cette durée s’allonge et plus les taux augmentent afin de compenser l’érosion monétaire résultant de l’inflation. Quelle que soit la durée de placement, le rendement réel de l’épargne se tasse.

Rendement de l’épargne à court terme

La rentabilité des fonds placés sur les livrets réglementés s'érode année après année et atteint aujourd'hui un niveau plancher. Elle est par exemple de 3 % (net d’impôts et de prélèvements sociaux) pour le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS) depuis le 1er février 2023. Une fois, l’inflation déduite, le rendement réel de l’épargne investie sur ces livrets est négative. Placer de l’argent sur un livret A, c’est donc accepter de voir son pouvoir d'achat réduire tous les ans en contrepartie d’une sécurité élevée.

Bon à savoir : le taux du livret A a été augmenté à 3 % au 1er février 2023 (arrêté du 27 janvier 2023). Ils sont maintenus au 1er août 2023 et jusqu'en janvier 2025 (arrêté du 28 juillet 2023).

La situation est encore pire avec le rendement des « super » livrets bancaires dont le rendement (1 % brut en moyenne), doit encore, outre inflation, être minoré par le poids de l’impôt et des prélèvements sociaux.

Rendement de l’épargne à moyen terme

Le meilleur indicateur à prendre en compte est celui de l’assurance-vie qui drainait 1 676 milliards d’euros d’encours (provisions mathématiques + provisions pour participation aux bénéfices) à la fin 2021.

Le rendement des fonds en euros a beau apporter une garantie sur le capital et les intérêts acquis, il ne cesse de décliner. Même si les assureurs arrondissent cette performance en puisant dans la provision pour participation aux bénéfices ou dans leur réserve de capitalisation, le rendement réel de l’épargne parvient tout juste à compenser la hausse des prix.

Rendement de l’épargne à long terme

Si l’on s’en fie aux données fournies par l’Institut de l’Épargne immobilière et foncière (IEIF) qui a comparé toutes les catégories d’investissement sur 5, 10, 15, 20, 30 et 40 ans, ce sont les actions des foncières cotées qui battent tous les autres actifs avec un taux de rentabilité interne de 13,5 % sur 20 ans, contre 4,2 % pour l’assurance-vie et 2,4 % pour le livret A.

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