On parle de placement sans risque lorsque le souscripteur est (au moins) certain de récupérer son capital à la sortie, que celui-ci ait été versé en une fois ou sous forme de versements périodiques.
Dans la plupart des cas, la rémunération des placements sans risque est connue dès le départ. C'est notamment le cas des livrets réglementés. En échange de la sécurité qu’ils apportent aux épargnants, la rémunération des placements sans risque est souvent faible.
Rendement des placements sans risque
Les placements sans risque permettent de placer son épargne en lieu sur, donc de récupérer, au minimum, les sommes investies, diminués d’éventuels frais d’entrée (chargement) et/ou de gestion.
Inutile d’espérer gagner beaucoup d’argent avec ces formules d'épargne. Pour garantir sa sécurité, le capital est souvent placé sur des titres d’État qui ne rapportent pas grand-chose, si on fait exception de l’assurance-vie.
Dans la majorité des cas, le rendement des placements sans risque est connu d’avance, comme c’est par exemple le cas avec un livret A, ou encore un PEL.
Placement sans risque : les livrets réglementés
Les livrets d’épargne réglementés constituent la famille de placements sans risque la plus accessible et la plus souple, puisque les fonds sont disponibles à tout moment.
Le livret A permet de placer jusqu'à 22 950 € en toute sécurité pour faire face aux imprévus. L’épargne est rémunérée à 3 % (depuis le 1er février 2023) net d'impôts (taux nominal annuel net d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux) et elle reste disponible en permanence.
Bon à savoir : le taux du livret A avait été maintenu à 0,5 % depuis le 1er février 2020. Il avait augmenté à 1 % au 1er février 2022 suite à la reprise de l'inflation (arrêté du 27 janvier 2022) puis à 2 % au 1er août 2022 suite à un avis du ministère de l'Économie et des Finances. Il a été augmenté à 3 % au 1er février 2023 (arrêté du 27 janvier 2023). Il est maintenu à 3 % au 1er août 2023 et jusqu'en janvier 2025 (arrêté du 28 juillet 2023).
Le livret de développement durable et solidaire (LDDS, qui remplace le livret de développement durable) constitue une autre alternative. Comme le livret A, il garantit une rentabilité de 3 % et des intérêts exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Bon à savoir : depuis le 1er octobre 2020, les personnes titulaires d’un LDDS sont contactées chaque année par leur banque, pour leur proposer de faire un don de tout ou partie du produit des intérêts du livret à des organismes solidaires œuvrant en faveur de l’insertion, du logement social ou de l’environnement (décret n° 2019-1297 du 4 décembre 2019). Ce dispositif devait être instauré le 20 juin 2020 ; il avait été repoussé en raison de la crise sanitaire (décret n° 2020-659 du 30 mai 2020).
Totalement sécurisée, l’épargne reste disponible sans frais, ni pénalité. Le plafond de versement est de 12 000 € (hors intérêts capitalisés).
En outre, à condition de ne pas dépasser un certain plafond de revenus (par exemple, 32 821 € pour un couple avec 2 parts en 2023), on peut mettre à l’abri jusqu'à 10 000 € sur un livret d'épargne populaire (LEP) depuis le 1er octobre 2023 (7 700 € auparavant).
L’argent y travaille à 6,1 % net d’impôt et de prélèvements sociaux. Le livret reste ouvert aussi longtemps que le souscripteur respecte les conditions de revenus requises. Si ce plafond est franchi, le LEP peut être conservé à condition que les revenus de l'année suivante repassent en dessous de ce niveau.
Bon à savoir : toutes les sommes déposées sur les livrets garantis par l’État sont couvertes jusqu'à 100 000 € par client et par établissement.
À noter : les particuliers n'ont plus l'obligation de fournir leur avis d'imposition à la banque pour ouvrir un LEP. Ce sont désormais les banques qui se chargent de vérifier l'éligibilité des demandeurs auprès de l'administration fiscale.
Placement sans risque : l’épargne logement
Le plan et le compte épargne logement constituent des placements garantis idéaux, à condition d’immobiliser son épargne durant une certaine période.
Hors intérêts capitalisés, le PEL permet de placer 61 200 € dans une tirelire qui rapporte 2 % depuis le 1er janvier 2023. Ce n’est pas Byzance, mais, pour les PEL ouverts avant le 1er janvier 2018, les intérêts sont exonérés d'impôt sur le revenu jusqu'à la veille du 12ème anniversaire du PEL. Ils sont, en revanche, soumis aux prélèvements sociaux (17,2%). Ce placement est toutefois moins intéressant depuis le 1er janvier 2018 puisque les PEL ouverts à compter de cette date sont imposés dès la première année ( « flat tax » au taux unique de 30 % englobant l'impôt sur les revenus et les prélèvements sociaux).
Attention : fermer le PEL avant 4 ans revient à s’exposer à des pénalités.
De son côté, le compte d’épargne logement (CEL) donne la possibilité de faire fructifier 15 300 € supplémentaires à 2 %. Les intérêts sont nets d’impôts (mais pas de prélèvements sociaux) pour les CEL ouverts avant 2018. En revanche, ils sont soumis à la « flat tax » de 30 % pour tous les CEL ouverts à compter du 1er janvier 2018.
Bon à savoir : en France, le montant de l’indemnisation au titre de la garantie des dépôts est de 100 000 € par client, et par établissement. Elle couvre l’ensemble des dépôts détenus par un même client dans un même établissement, dont le CEL et le PEL.
Placement sans risques : obligations et assurance vie
Les obligations d’État, indexées sur l’inflation, permettent de prémunir le capital investi contre le coût de la vie. Leur taux varie en fonction de l’indice des prix à la consommation (hors tabac).
Cependant, la préservation du capital n’est garantie que si l’obligation est conservée jusqu'à son terme. Une revente avant cette échéance peut exposer le porteur à une bonne comme à une mauvaise surprise.
Contrairement aux supports d'investissement dits « en unités de compte » (Sicav, FCP, etc) qui ne garantissent pas le capital investi, les fonds en euros des contrats d'assurance vie offrent cette sécurité.
Les fonds sont majoritairement placés en titres d’État français et bénéficient donc d’une sécurité quasi indéfectible. Les sommes capitalisées sont disponibles à tout moment, même si les intérêts sont fiscalisés en cas de rachat partiel ou total avant un délai de 8 ans.
En 2022, les meilleurs fonds en euros ont délivré jusqu'à 3,49 %. Il est important de vérifier les performances des contrats sur une longue période avant de souscrire, car le bon grain côtoie l’ivraie.
Bon à savoir : la garantie des fonds déposés sur un contrat d’assurance vie est de 70 000 € par personne et par établissement financier. Au-delà de 70 000 € de dépôt, il est donc préférable de fractionner ses actifs entre plusieurs compagnies pour réduire les risques au maximum.