Un swap est un contrat par lequel des contreparties se mettent d’accord pour échanger (to swap) un actif contre un autre.
Techniquement, il s’agit d’un produit dérivé, dont le sous-jacent peut être un taux d’intérêt, une devise, un panier d’actions, etc.
Ces produits permettent de se couvrir, par exemple contre le risque de taux ou de spéculer, par exemple sur le prix d’une matière première.
Swap : comment ça marche ?
Origine
L’origine historique des swaps remonte aux années 1960 : à cette époque la FED (Banque centrale américaine) est intervenue sur le marché des changes pour soutenir le dollar. Elle a alors échangé des billets verts contre des marks auprès de la Bundesbank (la Banque centrale allemande), en s’engageant à ce que l’échange inverse (restitution des marks et récupération des dollars) s’effectue à une date fixée d’avance.
Fonctionnement
Cette possibilité d’échange est la logique de fonctionnement des swaps : d’une durée de quelques jours à plusieurs années, ces produits dérivés permettent à deux contreparties d'échanger une série de flux futurs (appelés des « jambes »). Ils sont utilisés à des fins de couverture ou pour spéculer, par exemple afin de tirer profit des variations de change.
Bon à savoir : les swaps de taux constituent les poids lourds du marché. Ils permettent notamment d’échanger un taux fixe contre un taux variable, un taux variable contre un taux fixe, un taux fixe contre un autre taux fixe, etc., durant une période donnée.
Un swap de taux peut être utilisé par une entreprise pour restructurer son endettement : si elle est endettée à taux fixe et qu’elle estime que les taux vont baisser, elle trouvera avantage (si ses anticipations sont exactes) à « swaper » ce taux fixe (aussi appelé « jambe fixe ») contre un taux variable (aussi appelé « jambe variable ») pour profiter de la baisse.
- La contrepartie « jambe fixe » paiera alors des intérêts à taux fixe pour recevoir un taux variable. De son côté, la « jambe variable » versera un taux variable et encaissera un taux fixe.
- Si elle s’est endettée à taux variable et qu’elle redoute une hausse des taux, l’entreprise peut a contrario swaper ce taux variable contre un taux fixe afin de geler le coût de son emprunt.
Dans les deux cas, aucune transaction n’est effectuée sur le capital. Sont uniquement échangés des flux d’intérêts.
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Principaux types de swap
Les sous-jacents des swaps sont variés : taux d’intérêt, devise, panier d’actions, matières premières, risque de crédit (Credit Default Swap,), etc.
Les principaux swaps portent sur :
- les taux : ils permettent, on l’a vu, d’échanger les intérêts d’un prêt ou dépôt notionnel à taux variable contre des intérêts à taux fixe ;
- les devises : un Cross Currency Swap implique l’échange d’un principal et d’intérêts dans une devise contre un principal et des intérêts dans une autre devise. Ce swap nécessite de spécifier le principal dans chacune des deux devises ;
- les risques de défaut : les Credit Default Swaps (CDS) procurent une assurance contre un possible défaut, par exemple le risque d'un émetteur d'obligations, en contrepartie de versements périodiques jusqu’à l’échéance du swap (ou la survenance d’un aléa de crédit) ;
- les matières premières : grâce au swap, les parties troquent un prix fixe (par exemple celui du blé) contre un prix variable, le plus souvent calculé comme la moyenne d'un indice sur une période future.
Bon à savoir : depuis le 21 juin 2016, le règlement EMIR (European Market and Infrastructure Regulation) de l’Union européenne impose une obligation de compensation centrale sur les swaps de taux d’intérêt fixe contre variable, les swaps de base (ces swaps ont deux « jambes variables ») et les swaps indexés sur le taux à un jour.
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