L’offre de produits d’épargne contient des dizaines de formules et il n’est pas facile de distinguer le bon grain de l’ivraie dans cette large vitrine. Pour se doter d’une boussole patrimoniale beaucoup d’investisseurs répartissent leur épargne sur des supports adaptés à leur âge, chaque période l’existence coïncidant avec des options patrimoniales universelles. Nous vous présentons ici les pistes pour savoir comment épargner en fonction de votre tranche d'âge.
Questions à vous poser pour épargner
En moyenne, les Français épargnent 14 % de leurs revenus tous les mois et plus d'un quart vont jusqu'à mettre 20 % de leurs ressources de côté. Mais que faire de ses économies ?
Il existe une multitude de placements. Certains sont proposés par les banques et les assureurs. D'autres par les agents immobiliers ou les courtiers en bourse. Il est aussi possible de placer son épargne en achetant des terres agricoles, un logement dans une résidence service, etc.
Pour faire le bon choix, 3 grandes questions sont incontournables :
- Quelle est ma capacité d’épargne ? Pour obtenir la réponse, il faut procéder comme les comptables, c’est-à-dire de mettre dans une colonne les entrées financières et dans l’autre toutes les dépenses. Une fois les chiffres confrontés, on obtient un « reste à vivre », dont une partie peut être consacrée à un effort d’épargne.
- Quel est mon objectif patrimonial ? À chaque âge de la vie ses priorités : à 30 ans, il s’agit de trouver un financement pour acheter sa résidence principale ; à 40 ans de mettre sa famille à l’abri ; à 50 ans de limiter la pression fiscale en diversifiant ses placements ; à 55 ans de mettre son patrimoine au carré en vue de la retraite, etc.
- Quel part de risque suis-je prêt à accepter pour atteindre cet objectif ? Si comme une majorité de Français vous avez horreur du risque, n’en prenez pas. Vous serez alors forcé de vous contenter d’un rendement modique en contrepartie d'une sécurité maximale. Si vous êtes plus aventureux, tournez-vous vers la bourse, par exemple.
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Comment épargner en fonction de son âge ?
Chaque période de la vie correspond à des contraintes et des projets dédiés : études, achat immobilier, protection familiale, retraite, succession, etc. La situation personnelle, et l’âge vous fournissent une sorte de main-courante patrimoniale.
Comment épargner entre 20 et 40 ans ?
La première précaution à prendre est de se constituer un matelas de sécurité pour faire face à des imprévus, par exemple en utilisant la gamme des livrets d’épargne réglementée qui, comme le Livret A, échappent à la fois à l’impôt et aux prélèvements sociaux.
C’est aussi le moment de penser à acquérir sa résidence principale, en recourant à l’emprunt. Les taux d’intérêt sont actuellement à un niveau plancher (moins de 2 % sur une durée de 25 ans). Cette acquisition peut aussi être préparée grâce à un PEL (1 % de rémunération depuis le 1er août 2016), dont le montant servira d’apport initial.
Les épargnants dont la capacité d’épargne est importante peuvent se tourner vers la bourse et ouvrir un PEA pour diversifier leurs placements. S’il est conservé 5 ans, il permet de placer 150 000 euros en franchise d’impôt (mais pas des prélèvements sociaux).
Comment épargner entre 40 et 50 ans ?
C’est la période durant laquelle le salaire d’un actif se rapproche de son plus haut niveau, ce qui renforce l’attrait des dispositifs défiscalisant comme l’immobilier locatif, par exemple à travers le système Pinel.
C’est le moment idoine pour ouvrir un contrat d’assurance vie qui nécessitera d’attendre 8 ans avant de profiter pleinement de la totalité des ristournes fiscales. Selon le degré de risque que l’on vous êtes prêt à endosser, donnez une importance plus ou moins grande aux fonds en euros ou aux unités de comptes en actions, plus lucratives.
Comment épargner entre 50 et 62 ans ?
À l'approche de la retraite, la prudence s’impose. Il faut progressivement diminuer les placement en actions au profit de fonds en euros que ce soit dans le cadre d’un PEA ou d’un contrat d’assurance vie.
Les disponibilités doivent être utilisées pour éteindre progressivement les dettes en cours (crédit, etc.) La souscription d’un produit comme le PER (qui remplace le PERP) peut être profitable, car il permet de déduire l’imposition d’un foyer fiscal (10 % des revenus professionnels nets de cotisations sociales et de frais professionnels) dans certaines limites. Au dénouement, l’épargne sera restituée sous forme de rente (sortie en capital possible à hauteur de 20 %).
La loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite) qui peut être individuel, d'entreprise collectif et d'entreprise obligatoire. Il remplace notamment le PERP, le PERCO, le PERE (article 83) et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Ces produits ne sont plus commercialisés depuis le 1er octobre 2020. Ils peuvent continuer à être alimentés par les épargnants ou bien être transformés en PER.
Bon à savoir : une sortie en capital est possible en cas d'achat d'une résidence principale, et cela sans conditions de ressources (réponse ministérielle n° 1408, JO du Sénat du 23 novembre 2017).
À noter : depuis le 1er juillet 2021 (arrêté du 7 juin 2021), le seuil de rachat des petites rentes des contrats d’assurance retraite supplémentaire a été rehaussé. Il est passé à 100 € par mois. Une sortie en capital peut donc être proposée si la rente viagère est inférieure à 100 € par mois (au lieu de 40 € par mois auparavant).
Comment épargner après 62 ans ?
Une fois à la retraite, la priorité est de compenser sa chute de ses revenus afin de préserver son train de vie. La pierre papier est adaptée à cet objectif. Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) distribuent un revenu régulier, généralement à travers des acomptes trimestriels (pour les produits de rendement).
À condition de privilégier la qualité d’emplacement et de construction, l’achat d’un bien immobilier locatif est une autre façon de dégager un complément de retraite. Les meilleurs rendements sont à chercher dans les villes de province dynamiques où le prix du m² est encore abordable.
Après 62 ans, il faut également commencer à songer à la transmission de son patrimoine grâce à l’assurance vie ou à des solutions plus originales comme le placement forestier qui ouvre droit à de substantiels avantages successoraux.
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Mettre de l'argent de côté
Sommaire
- Epargner
- Choisir les bons produits d'épargne
- Prévenir les difficultés financières
- Apprendre à moins dépenser