L'intermédiation financière désigne l'ensemble des activités développées par les intermédiaires financiers afin de mettre en relation l'offre et la demande de capitaux.
Elle peut être assurée (article R 519-4 du Code Monétaire et Financier) par des courtiers en assurance, des intermédiaires en opérations de banque ou des conseillers en investissements financiers. Cet article revient sur les principaux axes de la notion d'intermédiation.
Définition de l’intermédiation financière
L’intermédiation financière permet des économies d’échelle, la diversification du risque, la réduction des coûts de transaction et la réduction des asymétries d’information.
Selon l’INSEE, l’intermédiation financière correspond à l’activité par laquelle une unité institutionnelle acquiert des actifs financiers et, simultanément, contracte des passifs pour son propre compte par le biais d'opérations financières.
Si les actifs et les passifs des intermédiaires financiers présentent des caractéristiques différentes, c’est parce que les fonds collectés sont transformés ou regroupés en fonction de leur échéance, de leur volume ou de leur degré de risque.
L’intermédiation financière implique généralement trois parties, deux clients et un intermédiaire qui a la capacité d’internaliser ses coûts d’accès au marché.
On parle d'intermédiation financière lorsque des tiers se positionnent entre demandeurs et pourvoyeurs de capitaux. L’intermédiation financière peut prendre deux formes, l’intermédiation financière de marché ou l’intermédiation de bilan.
Intermédiation financière de marché
L’intermédiation financière de marché se caractérise par le rapprochement d’un acheteur et vendeur (courtage), ou par l’achat d’actifs qu’un intermédiaire revend ensuite pour son pour son propre compte, jouant alors un rôle de rôle de contrepartie.
Dans les deux cas, cette activité accroît la liquidité du marché.
Sur les marchés, les services d'intermédiation sont assurés par des prestataires de services d’investissement (sociétés de bourse, courtiers, etc), ou par des banques.
L’intermédiation financière concerne tant le marché primaire que le marché secondaire.
Rappel : le marché primaire est celui où des actifs financiers sont émis pour la première fois (marché du « neuf »). Le marché secondaire est celui où s’échangent des titres déjà créés (marché de « l’occasion »).
Sur le marché primaire, l’intermédiation consiste à organiser l’émission d’actifs financiers (obligations, IPO, etc.) et à garantir la bonne fin des opérations. Elle apporte aussi une garantie de liquidité aux émetteurs.
Sur le marché secondaire, l’intermédiation peut être assimilée à une négociation pour compte propre (par exemple la gestion d’un portefeuille d’actifs détenus en propre par une banque) ou pour le compte d’un tiers (par exemple, un investisseur privé).
Intermédiation de bilan
L'intermédiation de bilan regroupe l'ensemble des activités bancaires traditionnelles (inscrites au bilan). Elle consiste à collecter les ressources d’agents économiques, puis à les prêter à d'autres agents.
Contrairement à l’intermédiation de marché, qui n’implique pas de transformation financière, l’intermédiation de bilan coïncide avec la modification des risques et des échéances des actifs financiers.
Le gain résulte de la différence entre le rendement de l’actif (taux d’intérêt débiteur) et le coût des ressources (taux d’intérêt créditeur). Grâce à cette différence, une banque dégage une marge.
Quel que soit sa forme, l’intermédiation du bilan aboutit à une production de liquidité. En effet, les actifs financiers primaires dotés d’un faible degré de liquidité (crédits ou titres) sont transformés en actifs financiers dotés d’une liquidité supérieure (livret d’épargne, certificat de dépôt, etc.).
Intermédiation et désintermédiation bancaire
Depuis les années 2000, le mouvement de désintermédiation bancaire s’est accéléré. Si, jusqu’aux années 80, les entreprises s’adressaient exclusivement aux banques, elles ont peu à peu diversifié leurs sources de financement.
Ainsi, lorsque ces financements ne proviennent pas des banques, ils sont tirés des marchés financiers, essentiellement sous forme d’émission obligataires.
Article
En zone Euro, environ 70 % du financement des entreprises est constitué de prêts bancaires. Les 30 % restants proviennent des marchés financiers. En 2014, les grandes entreprises européennes ont levé plus de 100 milliards d’euros sur Euronext.
En ce qui concerne les PME/TPE, les nouveaux modes de financement (crowdfunding, etc.) commencent également à favoriser cette désintermédiation, permettant aux entreprises de se tourner vers les particuliers pour se financer directement.