Spéculation boursière

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Actionnaire qui joue en bourse 123RF / Andriy Popov

 

La spéculation boursière revient à parier sur les fluctuations du prix d'un ou de plusieurs actifs que l’on achète dans l’espoir de les revendre avec le maximum de profit.

Dans le cas de la bourse, la spéculation se réalise à travers des instruments financiers, qu’il s’agisse du marché « cash » où les actifs (actions, obligations…) se paient comptant ou des marchés dérivés (CDS, turbos, options et warrants, … ) où ces actifs ne sont réglés qu’à une date ultérieure.

L’excès de spéculation peut conduire à la constitution d’une bulle qui finit immanquablement par éclater comme ce fut, par exemple, le cas aux États-Unis en 1929.

Agents financiers et spéculation boursière

Selon les spécialistes des marchés financiers, on recense 3 catégories d'agents sur les marchés financiers :

  • Les investisseurs qui cherchent à se couvrir contre des dépréciations d’actifs, par exemple en les vendant à terme à un prix convenu d’avance.
  • Les arbitragistes qui gagnent leur vie en profitant des écarts temporaires de prix constatés entre différents types d’actifs, par exemple en les jouant simultanément à la hausse et à la baisse.
  • Les spéculateurs qui parient sur la hausse d’un actif même si sa flambée n’a aucun répondant dans l’économie réelle.

 Généralement, la spéculation boursière est condamnée pour 2 raisons majeures :

  • Son « immoralité » puisqu’il s’agit d’une activité non productive qui, selon la formule consacrée, permet de « s’enrichir en dormant ».
  • Parce qu’elle peut provoquer ou accentuer l’instabilité des marchés comme ce fut notamment le cas en 2008-2009 lorsque des investisseurs spéculèrent sur la dette des pays européens à travers les fameux CDS (Crédit Default Swap).

 Rappel : les CDS sont des instruments financiers permettant de s’assurer contre un risque (par exemple, la faillite d’un pays) moyennant le paiement d’une prime.

Toutefois, la spéculation boursière n’a pas que des inconvénients. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des marchés à terme, car elle en assure la « liquidité » en temps normal. De plus, elle permet de trouver des contreparties lorsqu’il s’agit de se couvrir contre un risque financier.

Dans la majorité des cas, les spéculateurs sont des fonds spécialisés comme celui de George Soros qui, le 16 septembre 1992, est parvenu à faire sauter la Banque d’Angleterre en spéculant contre la livre sterling. Lors de cette opération, le fonds de George Soros aurait gagné 1,1 milliard de dollars. Les grandes banques d’affaires sont aussi au cœur de la spéculation. Ce fut notamment le cas de Goldman Sachs qui a fini par jouer contre la dette grecque après avoir aidé le pays à camoufler sa banqueroute.

Rappel : le rôle des firmes de Wall Street  lors de la crise de 2008 puis lors de la crise de la « dette européenne » ont relancé le débat sur le cloisonnement entre banques de dépôt et banques d’affaires. Il a opposé les partisans du Glass-Steagall Act, (une législation américaine qui a longtemps séparé ces 2 fonctions) et les zélateurs de la banque « universelle ». D’après ces derniers, le fait qu’une banque mélange une fonction « dépôt » et une fonction « investissement » renforce sa solidité. Une première loi bancaire a été votée en 2013, mais elle n'a abouti qu’à une séparation de principe.

De la spéculation boursière aux bulles spéculatives

Une bulle spéculative peut se définir comme l’envolée excessive du prix de certains actifs sans corrélation avec leur valeur réelle. Ce fut, par exemple le cas lors de la bulle Internet des années 2000. Certains titres cotés sur le Nasdaq s'achetaient alors avec des PER (Price Earning Ratio) de 200 alors qu’ils ne gagnaient pas un dollar !

La constitution de ces bulles s’est accélérée avec la mondialisation et l’interconnexion des places financières. Les économistes estiment que le coup de départ a été donné en 1973 avec l’abandon du régime de change fixe de Bretton Woods. La généralisation des produits dérivés, dans les années 80, a constitué la seconde étape décisive de cette course au profit universel.

Lorsqu’elles éclatent, les bulles spéculatives provoquent des crises financières balayant l'ensemble de l'économie mondiale. Elles coûtent par ailleurs beaucoup d’argent public lorsque les États sont forcés de jouer aux pompiers de service.

 Parmi les plus grandes crises liées à la spéculation boursière, on peut notamment citer :

  • La bulle des tulipes au XVIIe siècle.
  • La bulle immobilière de Floride (1926).
  • La crise de 1929.
  • Le krach de Wall Street de 1987.
  • La bulle immobilière au Japon dans les années 1990.
  • La bulle Internet en 2000.
  • La crise des subprimes (2007-2008).

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