Le plan d’épargne retraite populaire (PERP) et l’assurance-vie sont 2 formules permettant la constitution d’une épargne retraite qui sera ultérieurement reversée sous forme de rente. Toutefois, beaucoup de points différencient ces placements qui ne s’adressent pas forcément au même public. La souplesse d’utilisation et la fiscalité constituent les 2 points à connaître pour évaluer les mérites respectifs du PERP et de l’assurance-vie.
Le PERP n'est plus commercialisé depuis le 1er octobre 2020.
À noter : la loi Pacte (loi n° 2019-486 du 22 mai 2019) a créé un nouveau produit d'épargne retraite : le PER (plan d'épargne retraite). Il remplace le PERP, le PERCO, le PERE (« article 83 ») et les contrats Madelin depuis le 1er octobre 2019. Le PERP n'est plus commercialisé depuis le 1er octobre 2020. Il peut continuer à être alimenté par les épargnants ou bien être transformé en PER. Le transfert d’un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans vers un plan d’épargne retraite (PER) au sein de la même compagnie d’assurance bénéficie jusqu’au 1er janvier 2023 d’avantages fiscaux (article 72 de la loi Pacte n° 2019-486 du 22 mai 2019).
PERP ou assurance-vie : fonctionnement
Le PERP est un programme individuel de retraite par capitalisation. L’épargnant verse des sommes, plafonnées à 10 % de ses revenus imposables chaque année. L’épargne cumulée est destinée à obtenir une rente au moment de la retraite.
L'assurance-vie est un placement financier qui permet la constitution d'une épargne et le versement de celle-ci sous forme de rente ou de capital si la personne assurée est en vie à l’échéance du contrat. C’est aussi un produit grâce auquel le souscripteur peut transmettre un capital dans des conditions fiscales favorables.
Dans les 2 cas, les versements peuvent être investis sur des contrats en euros, en unité de compte ou sur des fonds en euros diversifiés.
Bon à savoir : 2 ans avant la retraite du souscripteur, le PERP doit obligatoirement être investi à 90 % sur des fonds en euros afin de sécuriser l’épargne du souscripteur.
Pour comparer ces 2 produits, il faut s’interroger sur son objectif patrimonial, la souplesse d’utilisation des 2 formules et leur fiscalité.
Points de comparaisons entre PERP et assurance-vie
Pour savoir lequel de ces placements est le plus efficace, il faut commencer par se fixer un objectif patrimonial. Le PERP est uniquement destiné à la constitution d’un futur complément de retraite. La finalité de l’assurance-vie est plus large puisqu’elle vise cet objectif tout en pouvant être utilisée comme un outil successoral. Cette polyvalence lui donne un avantage initial mais ce n'est pas le seul.
Souplesse d’utilisation
PERP
L’épargne versée sur un PERP est bloquée jusqu’à l’âge de la retraite. Seules quelques situations permettent de récupérer ce capital avant terme : fin de droits aux allocations de chômage, liquidation judiciaire de l'entreprise du souscripteur, invalidité, décès du conjoint (ou du partenaire pacsé), surendettement ou achat d’une résidence principale. Si le souscripteur ne se trouve pas dans l'une de ces situations, il devra attendre de quitter la vie active pour récupérer son épargne dans une proportion de 80/20, soit 80 % sous forme de rente et 20 % (maximum) sous forme de capital (s’il le souhaite).
Bon à savoir : en cas d'achat d'une résidence principale, la sortie en capital est possible sans conditions de ressources (réponse ministérielle n° 1408, JO du Sénat du 23 novembre 2017).
Assurance-vie
L’assurance-vie est moins contraignante. Alors que l’effet tunnel du PERP court sur des dizaines d’années, les sommes portées sur le contrat sont récupérables avec un bonus fiscal au bout de 8 ans. Le souscripteur peut récupérer son épargne sous forme de capital ou de rente. Aucune des 2 options ne lui est imposée.
Autre point jouant en faveur de l’assurance-vie, elle permet au souscripteur d’obtenir une avance, c’est-à-dire un prêt à durée déterminée accordé par son assureur. Cette possibilité permet de répondre à un besoin de trésorerie sans perte d'antériorité fiscale : la somme prêtée par l'assureur n'est pas retirée du contrat et continue de produire des intérêts. Ce système d’avance est impossible avec un PERP.
À noter : l’un des rares points où le PERP est plus souple que l’assurance-vie concerne un changement de gestionnaire. S’il est impossible de changer d’assureur vie (la fermeture du contrat est inévitable), le PERP ouvre cette possibilité (si elle est notifiée au contrat) et qu’elle se produit au bout de 10 ans (avant le souscripteur s’expose à des pénalités).
Fiscalité
PERP
Côté cotisation, la donne est plus favorable au PERP qu’à l’assurance-vie dont les versements n’ouvrent pas droit à une déduction fiscale. Comme le système Madelin (lui aussi remplacé par le PER), les versements effectués sur un PERP sont déductibles des revenus dans la limite de 10 % du revenu professionnel (ou de 10 % du plafond annuel de Sécurité sociale, ou PASS, en cas de faible revenu ou d'absence de revenu) de l'année précédente.
Plus le niveau d’imposition du contribuable est élevé et plus cet avantage fiscal est important. Le PERP s’avère donc particulièrement attractif pour les contribuables fortement taxés, d’autant que les sommes déduites de l’impôt ne sont pas concernées par le plafonnement des niches fiscales.
Une partie du bonus acquis à l'entrée du PERP est cependant perdu lors de sa clôture : la rente mise en service quand le souscripteur quitte la vie active est en effet soumise à l'impôt sur le revenu comme une simple retraite (après abattement de 10 %).
Assurance-vie
Le traitement fiscal de la rente issue d’un contrat d’assurance-vie est plus favorable : une part seulement de cette pension est soumise à l'impôt sur le revenu suivant l'âge du souscripteur lors du 1er versement. Cette fraction imposable est 70 % avant 50 ans, de 50 % entre 50 et 59 ans, de 40 % entre 60 et 69 ans et de 30 % après 70 ans.
Bon à savoir : avec le PERP comme l’assurance-vie, l’épargne constituée est transmise à un bénéficiaire désigné ou au conjoint du souscripteur. Avec le PERP, la rente viagère peut devenir une rente temporaire dédiée à l’éducation d’enfants mineurs.